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30/12/2008

[Event] Growing Fruits Vol.1


Chose promise, chose due, voici enfin le second "cadeau" venant célébrer la 1ère année d'existence de Stereotree. Il s'agit donc, après la "Beat Heroes Collection", d'une autre série en plusieurs volets que nous initions et qui s'intitule "Growing Fruits". Le concept est simple, faire une compilation hétéroclite mais cohérente d'artistes qui nous plaisent afin de vous les présenter via des morceaux pour la plupart inédits ou exclusifs. Le but est d'offrir un volume par saison, donc si tout va bien, rendez vous fin Mars pour le second volet.

Présentons brièvement les acteurs de ce premier opus. L'intro est fournie par Mr. Teebow des Fratello Beatz dont les productions garnissent le rap français avec efficacité depuis quelques années déjà (Kohndo, Réel Carter, Rachid Wallas). Ensuite vient D3CCPT, le crew regroupant le solide Kwame, le fou Gea et le vétéran Vestat pour un "Pressure" conçu par le prometteur beatmaker Green. Robin Hannibal (Boom Clap Bachelors, Owuzu & Hannibal) vient ensuite remixer un track de Plantlife sous le nom de son futur projet Quadron. Daru, le drummer/beatmaker de Slum Village/Black Milk/Idle Warship vient s'associer à son compatriote de Pittsburgh, Jasiri X, pour s'embraser sur "Fire".

Le frenchy Débruit, fer de lance du label Musique Large nous prodigue un inédit spatial via sa "Navette". Dal-Gren, encore une fois trop loin, vient dézinguer les clichés du rap bling en quelques couplets sur son "Special". Jamie Lidell se voit astucieusement remixé par le pétillant tabasseur de MPC, Fulgeance. Les désormais bien connus Hocus Pocus de 20Syl sont eux aussi remixés, mais cette fois par Tayreeb que vous connaissez bien grâce à son volet de "Beat Heroes Collection". Et enfin, la protéiforme Hanamatsuri vient conclure avec délicatesse notre sélection dans un spoken word introspectif sur une production feutré signée Supafuh.

Cliquez sur la cover pour telecharger /Click on the cover to download

Voilà, encore une fois, on espère réellement que cette initiative vous plaira et que vous n'hésiterez pas à en parler autour de vous ainsi qu'à laisser vos avis ici-même dans les commentaires. Nous tenons quand à nous à remercier un certain nombre de personnes qui ont permis cette compilation, les voici donc: Musique Large, Fulgeance, Débruit, Kwame, Vestat, Gea, Green, Kap10 Zebon, Tayreeb, Artik, Dal-G, Daru, Robin Hannibal, 20Syl, Hanamatsuri, Supafuh, Teebow, Vincenzo, Tromaes, Yellow Facies, Barrio, ceux que l'on oublie et tous nos lecteurs anonymes ou non. Merci, et que 2009 soit encore plus fruité!!!

24/12/2008

[News] Space Invadaz!

Après un album solo dément ("Space Shift", sorti en 2005 sur Sound In Color) et un album instrumentale costaud sous le pseudo Black Pocket, le chanteur producteur Steve Spacek devrait refaire surface en 2009, en compagnie du beatmaker australien Katalyst.

Une combinaison fort alléchante, car rappelons que le duo nous avait déjà démontré une certaine alchimie avec la tuerie soulfull "How 'bout Us", sur l'album "What's Happening" de Katalyst.
Pas plus d'infos pour le moment, mais nous vous tiendrons bien évidemment au courant.
Wait & listen...

[News] Plaisir mécanique.

Après un dernier et sympathique EP, "Dirtbox", sorti très récemment, le beatmaker australien aux multiples alias Mark Pritchard annonce dors et déjà le premier LP de son entité Harmonic 313 pour Février 2009, toujours sur le label Warp.

Ce "When Machines Exceed Human Intelligence" devrait logiquement nous confirmer tout le bien que l'on pensait déjà du bonhomme et de son Hip Hop instrumental électronique et brutale.
Le rendez-vous est pris.

23/12/2008

[News] We keep it on and on and on!

Dernière étape avant l'album très attendu "The Movement", le crew D3CCPT (Kwame, Vestat, Gea) livre son nouveau single "We Keep It On" avec ni plus ni moins que Black Milk en featuring. Produit par le beatmaker parisien Kap10 Zebon, ce track bien raw vient frapper les tympans à base de riffs de guitares agressifs et de flows bodybuildés comme un film d'action des 80's.

De quoi carrément faire patienter en attendant un opus qui s'annonce dense et plein de bangers, où l'on retrouvera, entre autre, les présences de Guilty Simpson, Dal-Gren, Arken, Offmike et des productions de Tayreeb, Green, Dal-Gren, Barrio Masta... Soyez sur vos gardes!

22/12/2008

[Clip] Mattez, c'est réel

Et voilà, sans prévenir ou presque, le black mafioso nous revient pour présenter son futur album "L'Arme De Paix". Premier argument, et de poids, ce "Masterciel" plutôt bien foutu, égotrip métaphorique comme seul Oxmo Puccino en a le secret. Trève de bavardages et enjoy...

[Clip] Bien secoué

Le tueur à gages Royce Da 5'9" s'appête à larguer quelques bombes comme il a pu en avoir le secret par le passé. Pour se faire, il fera encore la paire avec le légendaire DJ Premier, la combinaison ayant rarement été décevante. Premier extrait et clip d'un album prévu pour le mois d'Avril: "Shake This", ou comment secouer sa caboche avec conviction. Enjoy...

[News] Serial Banger!

Messieurs, préparez vos tympans, l'imposant MC de Detroit Phat Kat devrait donner suite à son déjà très convaincant "Carte Blanche" sorti l'an dernier, et ce dès le mois de Mars prochain, avec "Katakombz".

A nouveau prévu sur le label Look Records, ce nouvel opus devrait logiquement proposer un nombre conséquent de bangers sombres et rugueux, avec des productions signées Flying Lotus, Black Milk, Nick Speed, Madlib ou encore du beatmaker français Astronote. Get ready!
Italique

20/12/2008

[News] Exiled...

Après un premier LP injustement méconnu sur le label Sound in Color (le bien nommé "Dirty Science"), le beatmaker de L.A., Exile (accessoirement moitié du duo Emanon avec le polyvalent Aloe Blacc) devrait revenir fin Janvier avec un nouvel album, sobrement intitulé "Radio", chez Plug Research (qui a par ailleurs déjà accueilli ses compatriotes californiens Flying Lotus et Daedelus).

Au programme, un ensemble à priori majoritairement instrumental, à l'exception d'un track savoureux en compagnie de Muhsinah (assurément la vraie révelation féminine de 2008), pour ce qui se présente clairement comme une des première sortie à guetter en 2009.

19/12/2008

[News] Rising star.

Avec une dégaine de chanteur pop pour minettes et la voix qui va avec, le jeune Colin Munroe n’aurait à priori rien à faire dans nos branchages. Sauf qu’à y regarder de plus prés, on s’aperçoit rapidement que le garçon a du goût, et qu’en plus, il sait s’entourer.

On retrouve ainsi sur sa première "mixtape", intitulée "Is The Unsung Hero" (disponible gratuitement ICI), des invités de choix. Citons, pour vous convaincre rapidement, le producteur de Detroit Black Milk (avec qui il a récemment collaboré sur la tuerie qu’est l’album Tronic), ou les MC’s nouvelle génération que sont Wale, Skyzoo ou Blaqstarr.

Munroe y délivre une pop fraiche et juvénile teintée de soul et de hip hop. Ses compositions aux douces et aux insouciantes mélodies vous seront vivement conseillées en ces temps de crise. Outre une ou deux reprises sans trop d’intérêt, cette première livraison contient assurément son lot de petites tueries. Comme, par exemple, les excellentes "Will I Stay", "Piano Lessons", ou "Last Cause". Gageons par ailleurs que ce chanteur/beatmaker devrait faire parler de lui assez rapidement.

En résumé, C’est cool, léger et pêchu. Et en plus, on le répète, c’est gratuit. Que demander de plus ?

17/12/2008

[Clip] Tôt ou tard...

Nouveau clip des N.E.R.D., "Sooner Or Later", track définitivement plus rock issu du très bon "Seeing Sounds" sorti plus tôt cette année. Un clip léché, mais qui ne marquera pas plus que ça les esprits, tout comme la chanson. Bref, enjoy...

16/12/2008

[Chronique] Common - Universal Mind Control (2008)


Genre: Hip Hop
Label: G.O.O.D. Music
Date de sortie: 9 Décembre 2008
Productions: The Neptunes, Mr. DJ.
Featurings: Pharrell, Kanye West, Cee-Lo, Muhsinah, Martina Topley-Bird, Chester French.

Chaque album de Common est toujours attendu par la communauté avec une certaine curiosité. Auteur de deux classiques rayonnants ("Like Water ..." et "Electric Circus"), l'homme a par la suite déçu une partie de ses fans avec "Be" et "Finding Forever", ses deux précédents albums estampillés G.O.O.D. Music, malgré une qualité pourtant bien présente. Le voilà donc de retour avec un peu de retard, ce "Universal Mind Control" aurait du en effet sortir cet été et s'intituler "Invincible Summer", détail qui n'est pas anodin...

Après une rapide introduction en français (s'il vous plait!), l'album démarre sur les chapeaux de roue avec le totalement déchainé "Universal Mind Control" qui nous exhorte à danser en nous rappellant les sonorités inoubliables prodiguées par Afrika Bambaataa en son temps. Posons nous ensuite avec le laidback "Punch Drunk Love" visité au refrain par le "patron" Kanye West. En deux tracks, on peut déjà saisir la vaste palette que vont offrir The Neptunes à Common pour s'exprimer et sortir un album bien différent de ce qu'il a déjà fait. La preuve en est aussi de l'entrainant et ensoleillé "Make My Day", produit cette fois-ci par Mr. DJ (que l'on connait pour ses prods sur "Stankonia" d'Outkast), avec le sémillant Cee-Lo dont le refrain vous reste dans la tête pour la journée! Voilà un track léger et efficace comme on les aime!

Common brise aussi son image de MC "trop" conscient avec "Sex 4 Suga", hit totalement Neptunien s'il en est. "Announcement", autre single, vient ensuite abreuver nos oreilles de cette vibe signée Pharrell et Chad Hugo (le premier venant livrer un très bon couplet). Une fois de plus, l'équipe rassemblée sur ce projet fait mouche et remplit sa mission de faire bouger et danser. Mais la mission ne serait pas totalement effectuée sans un banger massif et immédiat, et le terrible "Gladiator" vient de facto briser les nuques en règle! Pharrell produit ici un son dont la rythmique rappelle un bon vieux Wu-Tang mais avec sa patte bien identifiable, ouch! Du Common façon egotrip sur ce genre de beat, on redemande plus souvent!

"Changes" vient ensuite réconcilier ceux qui déjà s'en allaient, brusqués dans leurs habitudes par la tonalité dansante et un brin electronique de l'album. En effet, Mr. DJ revient fournir un son doux et envoutant, portée par la non moins douce Muhsinah (qui décidemment se fait doucement un nom), pour un track qui se veut hommage à Barack Obama (mouais...). Ne vous endormez pas, car l'excellent "Inhale", l'un des meilleurs tracks de l'album, arrive et dévoile une facette de plus de ce dynamic duo qu'est la paire Common/Pharrell et à quel point l'alchimie entre les deux hommes est bien réelle (n'oublions tout de même l'indispensable Chad Hugo.

Lonnie Lynn continue d'explorer, et celà aboutit à ce potentiel single qu'est "What A World" oscillant entre rap, rock et funk, où il délivre un flow très old school mais si adéquat. On est ici proche de la recette NERD, mais celà serait oublier la présence vocale et à la guitare des Chester French (D.A. Wallach et Max Drummey) le groupe pop/rock produit par ... Pharrell. En tout cas, vu l'efficacité de la formule, on en redemande tellement nos pieds gesticulent encore... On finira ensuite sur le très bon et aérien "Everywhere", habité par la voix celeste de Martina Topley-Bird qui occupe bien ce troisième et dernier beat venant de Mr. DJ. Et c'est ainsi que se cloture un opus bien court mais sans temps mort ni plages inutiles.

Il s'agit donc là d'une véritable réussite dans la manière dont Common a négocié ce virage, pas forcément évident à première vue. En effet, Common a réussi son pari, celui de faire danser les gens, chose qu'il n'avait jamais totalement faite auparavant. Seul bémol, la sortie du disque aux abords d'un hiver s'annoncant glacial alors qu'il aurait sans doute plus eu de sens s'il était sorti en période estivale. Quoiqu'il en soit, "Universal Mind Control" reste un opus solide, certes pas comparable aux jalons que sont ses LPs estampillés Soulquarians, mais dont l'efficacité immédiate n'est pas en remettre en cause. "This is that new shit. Keep tearing ya mind! / That Universal Mind Control, now move your behind! / You know you like it, it's calling your name.! / Nigga, this is that new shit and it don't feel the same!"

13/12/2008

[Event] Beat Heroes Collection Vol.2 - Tayreeb


Certains d'entre vous le savent déjà peut-être, Décembre est le mois anniversaire de Stereotree. Pour fêter notre première année d'existence, nous avons décidé de vous offrir quelques cadeaux...

Premier présent, voici donc le deuxième volume de notre série "Beat Heroes Collection" dont le premier épisode est encore disponible ici même. Rappelons que cette série vise à faire connaître et mettre en avant des beatmakers de talent qui méritent clairement un éclairage. Pour cet opus nous avons décidé de donner la parole à Tayreeb (D3CCPT, Artik, Ripklaw, ...), dont les habitués de nos pages ont sans doute déjà entendu maintes de ses productions sur notre player. Vous pouvez aussi le retrouver sur son Myspace afin d'en apprendre plus.

Cliquez sur la cover pour télécharger gratutiement / Click for free download!

Encore une fois, on espère sincèrement que l'initiative vous parlera et que vous n'hésiterez pas à donner vos avis et feedbacks ici-même. Sachez aussi que le prochain volume est déjà en cours de production mais chut...

12/12/2008

[News] Nouvelle donne

L'excellente marque streetwear 10 Deep fait appel à DJ Benzi pour nous offrir "The New Deal", une mixtape de haut calibre et totalement actuelle. En effet, on y retrouve les artistes qui font ou feront sensation sous peu, de Common, Kanye West et Jay-Z en passant par une floppée de rookies excitants tels Kidz In The Hall, Kid Cudi, Wale, Colin Munroe, Charles Hamilton ou encore Jay Electronica. Bref un vrai panorama de l'avenir proche du rap game et plus...

La compile étant totalement gratuite, nous ne saurions que trop vous conseillez de vous en emparer ici-même. Hop, un cadeau de plus sous l'arbre de Noël, bande de veinards!

11/12/2008

[News] Highway To Funkyness.

Après un premier 12'' des plus groovy ("Burgundy City"), le DJ/beatmaker de L.A. Dam-Funk revient en cette fin d'année pour le quatrième volet de la série Rhythm Trax du label californien Stones Throw, qu'il n'est plus besoin de présenter dans ces lignes.

Comme James Pants ou Baron Zen (les autres "freaks" du label) avant lui, mister Dam signe donc à son tour un ensemble foutraque de huit beats au groove funky et galactique totalement imparable. Parfait pour finir cette année 2008(0's).

[Chronique] Non+ - The Sound Of Chance (2008)

Genre: Pop éclectique danoise
Label: AP-Vine (Japan)/ML (USA)
Date de sortie: Dispo au Japon, pour le moment...
Productions: Robin Hannibal, Rhoni Vindahl & Tuco Ifill
Featurings: /.

Comme il a pu nous le confier récemment (lire notre interview faite à la rentrée à ce sujet), le producteur danois Robin Hannibal (Owusu & Hannibal, Boom Clap Bachelors, Quadron, etc) aime le changement. Illustration immédiate et parfaite que ce premier album de son autre groupe, Non+, qu’il forme aux côtés de Rhoni Vindahl (autre membre des BCB), et du chanteur Tuco Ifill.

Intitulé "The Sound Of Chance", cet opus est une brillante synthèse d’influences diverses et variées, qui vont d’une pop tubesque (à l’image du groupe français Phoenix), à un électronica totalement feutré (on pensera ici au groupe français TelepopMusic), mêlées à un esprit 80’s (l’ombre de Prince plane toujours autant au dessus des compositions d’Hannibal) .

On y trouve, ainsi, un enchainement de petits tubes pop/electro/rock aux refrains absolument catchy (chantés cette fois en anglais, précisons-le), à l’image des irrésistibles "Wake" et "Story Of Us", "20/20 Vision", ou de l’entrainante "12 Teen", ainsi que des ballades envoutantes et sophistiquées à souhait ("1 Touch" et "Eat The Dough", chantées, elles, en danois, ce qui n'enlève cependant rien à leurs charmes).

Le trio scandinave fait aussi preuve de quelques fulgurances bienvenues, avec des pistes d’une tonicité extrême, comme l’assez "princienne" "Tommy & Annika", complètement addictive, ou la très électro "Song 36", qui, sous ses allures de hit Dancefloor haut de gamme, recèle un refrain gracieux et pop des plus accrocheurs, pour un contraste assez étonnant. Nul doute, par ailleurs, que la plupart des labels hype parisiens du genre de Kitsuné jalouseraient la chose immédiatement.

Excellant donc bel et bien dans des compositions variées au potentiel commercial plus qu’évident, mais souffrant hélas d’un léger problème de distribution à l’heure actuelle (l'album est uniquement disponible au Japon...), "The Sound Of Chance" méritait clairement un petit coup de projecteur de notre part. On souhaitera par conséquent à cette joyeuse bande nordique le petit succès auquel elle tend.

[L'Artikle] Yes, I can!

Artik, jeune MC originaire de l'Essonne, membre de la Whyteam avec Tayreeb et champion du monde End Of The Weak, nous livre ses reflexions et pensées à propos du mouvement dans lequel il évolue. C'est "L'Artikle", ou comment découvrir le Hip Hop sous un angle différent, celui d'un de ses acteurs...


05 h01: Face à mon fond d’écran , les yeux légèrement rougis par la fatigue, je viens de me lancer dans ce nouvel « Artikle »… Bon , je sais que je suis censé parler de ma vision du hip-hop, et tout ça mais il ne me faudrait pas plus de dix secondes et quatre mots pour résumer ma façon de voir les choses : «Je m’ennuie fermement». Je sais pertinemment que vous allez croire que je suis un énième hater des sons du moment, comparé à la fraicheur des sons de l’époque… Même pas! Je me rends juste compte que le rap ne m’atteint plus. Il a cessé de me faire avoir des frissons sur l’épiderme depuis bien des années!

La faute aux rappeurs? Aux radios? Aux médias ?… Un peu de tout, mais aussi et surtout à cause de moi et du
fait que j’ai eu mes 26 ans cette année… Et qu’à 26 ans, je ne deviens pas fou de joie lorsqu’un mec me dit qu’il "nique" la terre entière. Non !... Je sais que c’est faux car j’ai moi-même essayer de "niquer" le système scolaire et force est de constater que les prévisions du proviseur par rapport à mes possibilités sur le marché du travail se sont révélées n’être pas tout à fait fausses! Mais de tout façon je leur avais dit aux professeurs, «Moi, je serais pas ce que vous voulez que je devienne… Je ferais de la musique plus tard!», ce qui est loin d’être inexact… Cependant je pensais plus jeune que je vivrais de mes raps et pas que je vivrais pour continuer à rapper!

Non, sincèrement je me fais chier musicalement parce que je n’en vois pas le bout! J’imagine que si je vivais de mon son et si j’avais ma semaine à Planète Rap chez Fred, je serais p'tet beaucoup plus concerné par les sorties en France et ailleurs! D’ailleurs je pense que beaucoup d’artistes "spé" en France crachent sur le système après avoir été rejetés du "game".Réaction compréhensible n’est-ce pas? N’a-t'on jamais dit de la femme qui s'est refusée à nous qu’elle n’était qu’une salope déguisée en fille attirante?

Bon c’est vrai que musicalement
c’est pas la période la plus géniale ces temps-ci mais on a des petites echappées de haut de vol ! Je pense bien évidemment à B2O qui se permet au-delà de la musique d’imposer une mise en marché très cainri! Il se fait aimer des uns et détester des autres (tiens ça me rappelle un certain Mr. West…), mais avec cette methode de communication, Booba relance l’interet des gens pour parler de lui (et par la même occasion m’a redonné envie de me pencher sur son cas)… Mais bon, la France n’a pas que des Booba et rares sont les MC's qui vont jouer sur l’image avec autant de réussite. Et moi, … et bien ça me manque cruellement de ne pas avoir d’idole en France, de mecs sur qui je peux puiser mon inspiration, des textes francais qui me donnent envie d’écrire! Putain, j’ai pas ecrit une putain de rime depuis des mois !

A coté de ça, je mixe mon album, je me debrouille pour faire la promo de mon maxi et je trouve même la force de faire des showcases. Je fais des radios et rencontre des mecs qui à l’époque m’ont donné goût à cette musique (un freestyle avec Jeru The Damaja, c’est pas donné à tout le monde ici bas, hein!). Je continues de croire que ce passage à vide n’en est pas un mais que je suis juste en train de prendre conscience des réalités d’un business qui paralyse mon coté artiste… Je ne peux pas tout faire!

Je me rend egalement compte que mon billet d’humeur est le plus destructuré de tous mais sans doute le plus sincère (est-ce possible même de pouvoir mentir à 05h35 du matin?). Merde, il est tard, enfin tôt, je vais encore entendre la voiture de mon père démarrer pour aller le conduire sur son chantier et moi je vais encore aller me coucher dans ce lit déjà hanté de toutes mes nuits d’incertitudes! Parce que c’est aussi ça être artiste, c’est se coucher tard à force de se poser des questions que le fonctionnaire ou employé de banque ne s’est, sans doute, jamais posé… C’est se demander un soir sur deux si nos efforts valent la peine d’etre faits… Je connais des rappeurs plus demotivés que des patrons de bar sans alcool! Il est difficile pour quelqu’un de courir après un objectif dur à attraper… Il est encore plus dur de courir après un rêve que l’on a soi-même inventé!

Je m’ennuie d’entendre dire que le hip hop n’est pas de la
musique qui dégage de l’émotion et de ne pas pouvoir argumenter un contre exemple faute de morceau qui pourrait appuyer mon point de vue! Je préfère dire, à la rigueur, que c’est vrai, qu’en ce moment tout parait plat et sans relief…. Ca va plus vite que leur faire un freestyle de 10 minutes sur du Black Milk ou Q-Tip!

Je m’ennuie de ne pas pouvoir faire mes preuves
avec vous autrement que par le biais de billet d’humeur (même si j’adore l’exercice et mes hôtes de Stereotree!),et je m’ennuie d’attendre le jour où Pascal Negre devra retourner chercher lui-même ses artistes dans les petites salles de la capitale et d’ailleurs, tellement l’industrie du disque se sera pris une gifle!!...

Je m’ennuie, donc. Mais je sais que s’ennuyer peut vite devenir une motivation pour changer les choses… Et je
m’ennuie déjà moins… Tiens, encore un peu moins…

06h59: Je vais me coucher, demain je dois changer les choses.

10/12/2008

[News] Protect ya neck!

Après nous avoir scotché en postant quelques courtes mais explicites vidéos de lui en train de jouer du Micro Korg d'une manière assez hallucinante (allez donc sur sa page myspace, vous comprendrez), et suite à quelques timides apparitions çà et là (avec la chanteuse suédoise Kissey Asplund notamment), le jeune beatmaker autrichien Dorian Concept devrait, à l'instar d'une autre étoile montante de la fusion hip hop/electro j'ai nommé Hudson Mohawke, débarquer en 2009 avec un premier LP.

Intitulé "When Planets Explode" et à paraitre sur le label hollandais Kindred Spirit, ce premier long format devrait à priori démontrer tous les talents du jeune artiste. Pour preuve, le premier maxi "The Fucking Formula", sorti tout récemment, s'avère être plus qu'une simple mise en bouche, avec un track éponyme tout simplement jouissif, que l'on vous recommande très chaudement. Impatience, quand tu nous tiens...

09/12/2008

[Chronique] 14 KT - The Golden Hour

Genre: Beats Beats Beats
Label: A-Side Worldwide
Date de sortie: 14 Décembre 2008
Productions: 14 KT
Featurings: Tiffany Paige, Lovesong, AB, Karla Crawford, Keri Kirk, Jax Of The Lunar Unit.

Contrairement à ce que l’on pourrait être amené à penser, somme toute assez logiquement d’ailleurs, le hip hop de Detroit, ce n’est pas uniquement Slum Village, Jay Dee, Waajeed ou encore Black Milk. C’est aussi, par exemple, le groupe Athletic Mic League. Et derrière ce crew, auteur de quelques sympathiques galettes, se cache notamment le beatmaker 14 KT.

Après de nombreuses collaborations avec des MC’s locaux (Buff1, Invincible ou One Be Lo) et autres légendes de la Motor City comme Carl Craig (avec qui il a œuvré sur le projet "Detroit Experiment"), le bonhomme a décidé de franchir le cap du premier album, avec un opus majoritairement instrumental, habilement ponctué par quelques apparitions vocales.

Même si, à priori, ce "The Golden Hours" ne paye pas de mine avec une absence totale de buzz autour de sa sortie, il suffit d’une simple écoute pour comprendre qu’on a là un des meilleurs albums instrumentaux sorti cette année. Ce qui est assez intéressant, pour commencer, c’est que 14 KT parvient à délivrer un son assez unique, en mélangeant avec brio tous les ingrédients typiques de la musique de Detroit (rythmiques décalées, drums massifs, etc), sans pour autant singer bêtement ses ainés. Pour preuve, la jouissive "The Waiting Room", première plage de cet album, qui se veut être une énorme claque, avec des sonorités électroniques glaciales et métalliques , faisant habilement le lien entre la techno locale (caractérisée par des voix robotiques et des synthés rétro) et l’abstract hip hop nouvelle génération. La chanteuse Lovesong y sussure dans les dernières secondes "I’m Gonna Kill You With My Music!" , et oui, concrètement, c’est un peu ça.

La suite est d’une qualité équivalente, avec pêle-mêle, l’aérienne "The Inside", aux synthés délicieusement 80’s, ou les savoureuses "Tick Tock Hustle", "When My Sunsets" et "Ypsilanti", dans le même esprit cosmique et lounge. Et, même si ce style futuriste est très (trop) en vogue ces derniers temps, difficile de ne pas prendre son pied, tant l’intéressé maitrise les débats, en apportant une touche singulière à ses productions, qui sont d’une puissance redoutable.

Rajoutons à cela que le quatrième membre du crew Lab Techs a l’intelligence de varier considérablement ses compositions, en s’orientant de la même manière vers un boom bap plus traditionnel, avec l’énorme "Nne Mode" (à laquelle ne manque d’ailleurs qu’un flow affuté pour briller de mille feux) ou encore vers d’étranges ballades soul aux sonorités tribales ("Trust Issues" ou "Icu Smiles"). On a même le droit à une perle nu soul jazzy et feutrée, "Less Than Enough", honorée par les vocaux aiguës d’AB qui font leur effet. Tout ceci se termine en beauté avec "Illustrious", incroyable morceau de bravoure futuriste et mélancolique à la fois, qui scotchera assurément plus d’un tympan.

Même si l’équilibre entre pistes instrumentales et chantées n’est pas parfait (on aurait en effet apprécié que quelques MC's viennent faire le métier), 14 KT rend ici hommage à tout ce que Detroit peut représenter musicalement parlant (on n’oubliera d’ailleurs pas de noter un hommage clair et net sur "The D Light In You", et une tribute au défunt J Dilla avec "Without Dilla", qui sont paradoxalement les deux titres les plus anecdotiques), avec un album consistant et foutrement percutant. Immanquable, tout simplement.

07/12/2008

[News] Sittin' on the spotlights.

Comme prévu, le prometteur et très buzzé beatmaker écossais Hudson Mohawke débarquera enfin en 2009 avec son premier EP sur le prestigieux label Warp (qui, précisons le, accueille non seulement les pionniers du genre comme Prefuse 73, Autechre ou Aphex Twin, mais aussi la nouvelle génération comme Flying Lotus et Rustie).

Prévu pour le 19 Janvier, cette première mouture devrait proposer six tracks, dont deux qui sont d'ors et déjà en téléchargement légal exclusif sur Bleep: la groovy et entêtante "Polkadot Blues" (les connaisseurs remarqueront par ailleurs qu'il s'agit en fait d'une version instrumentale un brin modifiée de "Rock With You" d'Heralds Of Change, duo qu'il forme avec Mike Slott, sur le EP "Sittin' On The Side" sorti en 2007), et l'énormissime "Overnight", qui vous fouettera les tympans à la régulière. On vous encourage donc pleinement à jeter une oreille là dessus, en attendant l'opus complet, qui s'annonce énorme.

06/12/2008

[Chronique] Kanye West - 808's & Heartbreak (2008)

Genre: Pop-Art
Label: Roc-A-Fella Records
Date de sortie: 24 Novembre 2008
Productions: Kanye West.
Featurings: Kid Cudi, Young Jeezy, Mr. Hudson, Lil Wayne.

Pour beaucoup, "Graduation" fut l'album de la discorde, l'opus recélant pourtant de nombreuses pépites en son sein. "808's & Heartbreak" suscite et suscitera à son tour un vaste spectre de réactions, allant du rejet total à l'admiration la plus folle. Mais quoiqu'il en soit, Kanye West est un artiste à part, une icône de la musique actuelle, un précurseur dans son milieu et sans doute victime de son image. Alors, avant toute chose, nous n'y reviendrons plus ensuite, oui Kanye use et abuse de l'autotune sur sa voix, certes. C'est un choix, un parti pris, afin de donner une certaine couleur à son album et aussi, soyons francs, d'être plus à l'aise ainsi pour chanter (n'est pas D'Angelo qui veut).

Ceci étant dit, passons aux choses sérieuses. "Say You Will" introduit donc les hostilités, ambiance et orchestration épurées, Mr. West construit des beats designs pour les décorer d'histoires d'amour contrariées. Voilà le décor. "Welcome To Heartbreak" s'enchaine ensuite, débutant sur quelques notes de violoncelles qui débouchent sur un beat lent et amer. Le "Louis Vuitton Don" se remet en cause, lui et sa vie, ses choix, hésite entre la "good life" et une vie plus saine et simple, plus proche de ceux qu'il aime. La première phrase est emblématique: "My friend showed me pictures of his kids, / And all I could show him were pictures of my cribs." . S'en suit le facile single "Heartless" un brin lassant mais qui aura sans nul doute sa part de succès.

L'hypnotique "Amazing" vient juste après, Yeezy y faisant encore une démonstration d'ego comme on les aime (ou pas), accompagné du pas forcément très utile Young Jeezy (Lil Wayne ou Jay-Z auraient fait bien meilleure impression, par exemple). Peu importe, le track est archi-efficace, lancinant, mélodique et pourtant "nouveau". Le désormais bien connu "Love Lockdown" revient nous conter aux oreilles cet amour impossible sur fond de percussions tribales et de pianos, l'addiction se renforçant à chaque écoute (tout comme l'album, finalement).

Et là, le coeur de l'album est d'une qualité rare, puisqu'arrive sans prévenir l'énorme "Paranoid", futur single totalement imparable avec un refrain énorme de Mr. Hudson. Kanye s'emballe sur les couplets, revient subtilement à un flow hybride, entre rap et chant, l'autotune prend tout son sens, sur un son electro/pop qui se grave dans notre ouie inlassablement. Point de repos, "RoboCop" débarque, éblouissant de futurisme, bien que bourré de violons, à l'aide de snares métalliques et de bruitages robotiques. Un track qui là encore, parviendra sans trop de peine à être l'un des singles de 2009, tant la recette est efficace.

Le doux "Streetlights" se fait reposant, judicieusement placé, symptomatique de l'autre facette de l'album. Celle dévoilant Kanye comme un homme solitaire, seul, observant le monde derrière ses lunettes de soleil trop chères, pratiquant une légère introspection qui siet parfaitement à l'ambiance mélancolique... "Bad News" est dans la même lignée, bien qu'un peu plus enlevé rythmiquement, et s'inscrivant toujours dans ces récits d'amours contrariés, racontant les choses sans les dire réellement, puis laissant de terribles violons prendre le relais pour décrire ce que la voix de Kanye ne chante pas. L'inévitable Lil Wayne déboule ensuite pour reformer l'une des paires de l'année sur un "See You In My Nightmare" conquérant mais pas totalement convaincant, la faute à un beat un peu trop dirty et foireux, soyons francs...

L'album se cloture alors sur l'excellent et très beau "Coldest Winter", hommage à sa mère décédée, où les synthés retro s'entrecroisent avec des percussions épiques créant une atmosphère unique, servie par un autotune finalement discret, que l'on entend même plus... On passera sur le freestyle live et peu utile qui cloture l'opus en guise de bonus track. Alors oui Kanye West a pris un risque, le parti de se détacher d'une certaine redite pour tenter quelquechose de différent. Ne me parlez pas de T Pain, nous en sommes loin. Non, Kanye est un artiste à part, qu'on l'aime ou non, il serait vain de nier ses contributions au Hip Hop et à la musique en général. Là encore, on pourra sans doute dire qu'il y a un avant et un après "808's & Heartbreak", mais il ne fait nul doute que le MC/beatmaker de Chicago, compris ou non, change déjà la face de la musique mainstream de part son statut. Ce LP est un voyage que l'on fait sans bagages ni à priori, à vous de voir si vous souhaitez le faire...

03/12/2008

[Chronique] The Knux - Remind Me In 3 Days (2008)

Genre: Garage-Hop
Label:
Interscope
Date de sortie:
28 Octobre 2008
Productions:
The Knux
Featurings:
/

Remettez vous dans l'ambiance. Vous découvriez, au choix, les premières œuvres de De La Soul, Outkast ou encore des Pharcyde. Retrouvez ce parfum, ces couleurs qui embrumaient votre esprit alors. Rajoutez-y une dose de rock, de riff de guitares, de synthés aériens et de basses rondes et vous obtiendrez une bonne idée de ce que peut procurer l'écoute de ce premier album du duo The Knux, "Remind Me In 3 Days".

Les deux frangins, Krispy Kream et Rah Almillio, originaires de New Orleans mais dorénavant basés à Hollywood, nous offrent donc sur ce premier album un hip hop frais, décomplexé et sans barrières. Et s'ils possèdent une indéniable vibe early 90's, The Knux ne sont pas pour autant à ranger dans les groupes estampillés "hipsters" (Cool Kids, ...) qui poussent ces derniers temps. En effet, forts d'une réelle base acoustique, le groupe apporte une véritable identité tout au long de cet album dense et entraînant.

Les premiers singles, que nous avions relayés dans nos pages, "Cappuccino" et "Bang Bang" sont d'imparables réussites démontrant sans coup férir le style du duo. Les flows de Big Boi, Fatlip ou Posdnuos viennent parfois hanter les couplets, certes, mais se focaliser sur ces influences serait oublier les énormes refrains chantés qui jonchent l'album, propices aux décollages auditifs des plus agréables. N'occultons pas non plus le fort côté rock/pop, retrouvable dans "Bang Bang", le potentiellement culte "Roxxanne", l'infatigable "Powder Room", le bandant (!) "Hush" ou encore l'entrainant "Playboys" (et j'en passe).

Mais la fraternité à plusieurs atouts en main, à savoir une facette un brin electro/funky comme sur l'excellent "The Train", dont la rythmique endiablée, les synthés hypnotiques et les riffs malins viennent inlassablement taquiner nos oreilles avec délice. Les beats sont bien souvent volontairement ancrés dans un esprit throwback du meilleur effet ("Life In A Cage", "Fire", "The List", ...) collant totalement aux voix et flows des deux hommes à tout faire de cet album sans réels featurings et qui pourtant est d'une solidité et d'un maturité à toute épreuve.

Mais vous l'aurez saisi, "Remind Me (...)" est un album qui s'écoute, en se laissant porter par cette vibe qui visite passé, présent et futur avec une alchimie surprenante. C'est bien simple, depuis Outkast, rares sont les artistes Hip Hop qui ont pu amener une telle identité, décomplexion et fraicheur en un seul album, et ce, sans prévenir. On est fans, vous le serez aussi dans trois jours...

02/12/2008

[Clip] Police d'ecriture...

Jay-Z, Kanye West, Santogold, voici venir "Brooklyn Go Hard", la nouvelle tuerie de monsieur Carter. On appréciera aussi l'excellent visuel du clip signé Evan Roth. Bref, la vidéo parle d'elle même, alors enjoy!

[News] Nouvelles frontières

Le très inspiré label Circulations décide de faire la paire avec le fin limier Jay Scarlett afin de nous proposer une compilation de fort belle allure. "New Worlds" commémorera donc les dix ans d'existence du très côté shop japonais HMV Shibuya en rassemblant une palette d'artistes tous aussi excitants les uns que les autres.

Nous retrouverons donc, sous un artwork de Joshua Mays (Waajeed, Jneiro Jarel), des figures telles que Sa-Ra Creative Partners, Guilty Simpson, Byron & Onra feat. Reggie B, Quadron (dont le track garnit notre player depuis un moment), Ras-G, Dorian Concept, Super Smoky Soul et j'en passe. De quoi rendre fiévreux les plus sceptiques, n'est-ce pas?

La mauvaise nouvelle, est que, pour le moment, cette compile n'est disponible qu'au Japon dans la boutique précitée... Mais sous peu, elle sera disponible mondialement via plateforme de téléchargement légale (suivez mon regard)... Quoiqu'il en soit, saluons la paire Circulations/Scarlett pour l'excellente initiative!

[News] Soul food

Et ça ne chôme pas du côté des cuistos Fratello Beatz, qui après une beat tape "Volume7" de bonne facture, nous consacrent leur huitième volet à feu Isaac Hayes, intitulé "Sweet Loops & Smooth Beats". Cette fois-ci ils ne sont pas seuls, puisque que plusieurs beatmakers de renoms se sont alliés à eux sur ce tribute. En effet, on y retrouve des prods de Skeezo, Madizm & Secundo, Lartizan, Specswizard ou encore Réel Carter, ainsi que des drops de Kev Brown, Rachid Wallas ou encore Daz-Ini.

Bref, de quoi replonger d'une autre manière dans l'oeuvre d'un génie, le tout dans une ambiance qui rappellera des certains "Donuts"... Le tout est gratuit et disponible sur leur Myspace. Merci Fratello Beatz!

01/12/2008

[Chronique] Black Milk - Tronic (2008)

Genre: Hip Hop from the D
Label: Fat Beats
Date de sortie: 28 Octobre 2008
Productions:
Black Milk
Featurings:
Pharaohe Monch, Royce Da 5'9", Sean Price, DJ Premier, Colin Munroe, Melanie Rutherford, AB.

La connexion se fait, un "Tronic" se laisse entendre, quelques volutes d'un piano mélancolique se succèdent et soudain le beat arrive. Black Milk est de retour, pour son album sophomore, celui qui vous classe ou casse un artiste, et ce premier track, "Long Story Short" replace la donne d'entrée. Les tympans viennent se faire flageller par la rythmique lourde et cinglante, le son est épique, héroique, sonnant la marche inéluctable d'un artiste désormais mature vers le succès, ou du moins la reconnaissance totale. Accompagné de Dwele aux cuivres, Curtis Cross situe en un morceau son évolution et son parcours, tant au niveau du beat que du texte, où mélodie, énergie et charisme viennent s'entremêler avec une rare justesse.

"Bounce" résume aussi un état d'esprit simple et direct, nous sommes aussi là pour nous fracturer les cervicales sur des batteries imparables, appuyées par des ambiances (évidemment) electroniques. Mais pas le temps de s'apesantir, Milk lache l'énormissime "Give The Drummer Sum" dont le beat totalement démentiel associé aux cuivres organiques amène une puissance telle qu'elle oblitérerait presque le flow impeccable du Detroiter, pourtant à un niveau certain de ce côté là aussi. S'en suit le plus paisible et basique "Without U" avec Colin Munroe, sympathique. Les hostilités reprennent sur le très retro et 80's "Hold It Down", où là encore la démonstration de flow se fait éclatante. Pas de temps mort, nous ne sommes pas sur le parquet des Pistons, Royce Da 5'9" déboule sur le bangerissime "Losing Out" qui finit de nous mettre K.O. question flow, rimes et tutti quanti, la complémentarité entre les deux MC's est d'ailleurs étincelante au point de souhaiter un projet commun dans l'avenir...

Et nous pourrions continuer ainsi, "Hell Yeah" et "Overdose" démontrant tant et encore l'aisance de l'ex-BR Gunna derrière les machines, notamment concernant la programmation des drums, mais ceci n'est plus un scoop, n'est-ce pas? Les B-boys du monde entier ne pourront ensuite que s'agenouiller des les premières secondes de "The Matrix", où sur un beat encore totalement fou rempli de cuts signés DJ Premier, Pharaohe Monch prouve une énième fois qu'il est littéralement un monstre au micro, nous faisant presque oublier un Sean Price certes plus conventionnel. Mais quel banger! On respire donc un peu avec le très bon et très soul "Try" où Milk rebondit lyricalement sur les samples de voix, et montre donc une réelle synergie entre ses beats et ses textes. "Tronic Summer" offre lui aussi une variation bienvenue et instrumentale, dans une énergie un brin nu soul electro...

On cloturera l'album avec la terrible "Elec Outro", dont l'ambiance et les drums hypnotiques viennent parachever une oeuvre d'une rare cohésion et puissance. Black Milk a grandi, évolué, travaillé son art pour toucher désormais des strates qui apparaissent sans limite, le tout en continuant d'abreuver la planète hip hop de ces beats (parfois en deça, convenons-en). Chapeau bas, on tient là encore l'un des albums de l'année (quelle période!)...

[Chronique] Q-Tip - The Renaissance (2008)

Genre: Hip Hop aventureux
Label: Universal Motown
Date de sortie: 4 Novembre 2008
Productions: Q-Tip, Mark Ronson, J Dilla.
Featurings:
D'Angelo, Amanda Diva, Norah Jones, Raphael Saadiq.

Nous aurions pu croire que les années 2000 étaient synonymes de malédiction pour l'ancien membre d'A Tribe Called Quest. En effet, depuis le sous-estimé "Amplified" sorti il y a dix années de celà, l'homme a la voix nasale a pour le moins galéré afin de sortir son deuxième opus. Passons les désormais bien connues tribulations qui empêchèrent la sortie de l'excellent "Kamaal The Abstract", et la perpétuelle repoussée qu'a subi "The Renaissance", il est temps de maintenant juger sur pièce l'oeuvre de l'un des MC les plus importants de cette culture.

Et même si la plupart des tracks étaient connus des fouineurs virtuels que nous sommes tous un peu, "The Renaissance" est une réelle pièce maitresse. "Johnny Is Dead" place d'emblée le niveau et l'ambiance avec ses guitares entrainantes et ce refrain chanté totalement imparable, le flow est affuté, charismatique et la rythmique pourtant simple vous ferait groover un régiment... S'en suit des plages de facture plus habituelle comme "Won't Trade" qui nous rappellera aux beaux jours des Native Tongues, transition parfaite pour nous amener sur le joyeux "Gettin' Up", single simple et imparable où "The Abstract"ramène le statut de MC a sa quintescence, comme tout au long de cet album, dont il tient les rennes d'une main de maître. En effet, les seuls featurings sur ce disque sont ceux de chanteurs ou chanteuses, ne venant pas interférer avec le MC mais bien apporter leur touche.

On écoutera donc avec une réelle délectation le bien trop rare D'Angelo venant bénir "Believe" dans une ambiance totalement Soulquarian. On s'emerveillera de la voix divine de Norah Jones qui colle à la perfection aux slaps de "Life Is Better". On appréciera à sa juste valeur la combinaison pacifiste avec Raphael Saadiq sur l'engagé mais si doux "We Fight/We Love". Et l'on découvrira un peu plus la jeune Amanda Diva sur un "Manwomanboogie" tout droit sorti d'"Amplified"... Et comment ne pas être totalement convaincu par une ultime alliance de The Ummah, quand J Dilla se rappelle à nous en venant produire l'extatique "Move" (et son sample des Jackson Five), banger s'il en est de cet opus sans faille.

Car oui, Q-Tip signe bel et bien là un des meilleurs albums de rap de cette année et peut-être même plus, et réussit le tour de force d'être à la fois dans la digestion de vingt longues années de boom bap et en même temps dans une ouverture significative vers l'avenir de cette musique, où justement la musicalité reprend sa place, mais jamais au détriment du beat ni du MC. Car rappellons-le, Q-Tip est bien cette homme à deux faces entrevu sur tout le livret, à la fois MC et beatmaker, et ayant marqué l'histoire des deux manières. Ce qu'il fait aujourd'hui une nouvelle fois. Merci d'avoir insisté.