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29/03/2008

[Chronique] Guilty Simpson - Ode To The Ghetto (2008)


Genre: Hip Hop From the D
Label: Stones Throw
Date de sortie: 2008
Productions: Madlib, Black Milk, Jay Dee, Mr. Porter, Oh No, DJ Babu, Konnie Ross.
Featurings: /.



Après avoir bourlingué sa voix lourde et traînante sur quelques projets qui ont enflammé l'underground de ces dernières années (Jaylib, Dabrye, Chrome Children, ...), voici enfin venir le long format tant attendu de Guilty Simpson. Mais la naissance de cet "Ode To The Ghetto" ne s'est pas faite sans douleurs. Protégé de feu James Yancey, Guilty aurait du, dans l'absolu, sortir un album entièrement produit par un binôme J Dilla/Mr. Porter. La maladie ayant tragiquement emporté Jay Dee, ce premier solo du "beast", sera donc accompagné par la crème de Detroit et Oxnard, comme un énième prolongement de ce qu'avait instauré Jaylib.

Madlib ouvre donc l'album avec une prod tout droit sortie du Beat Konducta in India, pour un "American Dream" en guise d'introduction. On enchaîne avec ce "Robbery" au refrain simple et addictif, et à la prod lourde de Mr. Porter. Dès lors, le flow nonchalant mais puissant de Guilty s'impose à nos oreilles sur "She Won't Stay At Home", toujours produit par Madlib, qui n'est certes pas le meilleur beat d'Otis Jackson, mais qui convient parfaitement à Guilty Simpson...

Et là, l'album passe à la vitesse supérieure, sans prévenir. Oh No succède à son frère et offre à Guilty l'un des bangers de l'album, "Footwork", track complètement addictif et bien pensé. On l'avait remarqué sur le "Special" de Dabrye, le MC de Detroit est particulièrement à l'aise sur les prods à sonorités electroniques et il le prouve encore une fois. L'alchimie est parfaite et l'on tient là sans doute le track de l'album. A noter aussi la dernière minute du morceau, complètement instrumentale, qui est un véritable délice pour nos tympans. Mais Oh No n'a pas encore dévoilé toutes ses cartes et vient produire le morceau-titre, qui est un réellement un ode dédié au ghetto, où en l'espace de 3m30, Guilty nous fait goûter à l'asphalte crasseux de la Motor City.

Puis, deuxième banger et premier single, "Get Bitches" (dont le clip est visible sur Stereotree), avec de nouveau Mr. Porter aux machines. Là encore on tient une vraie réussite, où Simpson montre à la fois son potentiel à plus grande échelle et sa gouaille typique bien à lui, qui fait de lui un MC attachant au-delà de toute notion de technique ou de buzz. Et clairement, il apparaît comme un de ces MC's alliant attitude thug et mic skillz (Beanie Siegel, Raekwon, ...) le tout dans un décontraction totalement laidback. J Dilla pourrait être fier de celui en qui il plaçait de nombreux espoirs, lui qui produit le sympathique et entaînant "I Must Love You".

Peu de featurings sur cet album, Guilty désirant clairement s'imposer, lui qui a imposé son nom via d'indénombrables collabos de par le monde. On sera toutefois content de retrouver le toujours excellent MED sur "The Future" (avec évidemment Madlib à la prod.), titre efficace s'ouvrant sur un clin d'oeil au cousin de Guilty, Ronnie Brewer, joueur des Utah Jazz. Le beat est conquérant, et la combinaison nous ramène aux grandes heures de "Champion Sound". Ambiance qui continue sur le court "Pig" où Madlib propose un instru difficile mais adéquate au Detroiter. Puis, retour total à Detroit, où le toujours bon Black Milk nous offre deux tueries d'affilée, tout d'abord "My Moment", morceau de bravoure imparable, puis le très bon "Run" où avec Sean Price, les trois hommes dévoilent ce que pourra donner leur album commun qui pourrait sortir cet automne. Les fans du son Detroit seront aux anges sur ces titres, pas de doute.

On passera sur "Kinda Live" et "Ykes", sympathiques mais pas forcément géniales, pour s'attarder sur "The Real Me" (toujours Milk pour le beat), véritable profession de foi au refrain chanté hyper efficace. Track qui aurait sans doute gagné encore en étant placé en toute fin d'album, l'aftermathisant "Kill'Em" et le posse cut "Almighty Dreadnoughtz" n'étant pas particulièrement satisfaisants. Une fin d'album un peu décevante, donc, d'autant qu'on regrettera l'absence de tracks fabuleux comme le "Man's World" produit par Dilla ou encore l'énorme "The Beast" produit par Jake One.

En somme, Guilty Simpson nous a pondu un album solide, traversé de quelques explosions sous formes de bangers fatals. Il nous a ouvert à son univers ghetto fait de punchlines redoutables et de ce flow nonchalant quasi-monocorde mais si efficace et qui fait toute son originalité. Un album qui se consomme sur la longueur... Et encore une fois, la scène de Detroit nous prouve qu'elle a pris le relais de New York pour produire du son street de qualité avec des MC's charismatiques.

La suite? C'est donc un album commun avec Sean Price et Black Milk, forcément très attendu, sans doute encore quelques featurings bien placés et, pour nous, une interview exclusive bientôt en ligne... Let me see your footwork!!!

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