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(5 Years Edition)

COQ
(Chapitre I)

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31/08/2008

[News] Seattle Supersonic

Jake One, beatmaker de Seattle, est un véritable artisan de l'instrumental, pourtant méconnu. Il a confectionné des beats solides pour un grand nombre d'acteurs du rap game, de De La Soul ("Rock Co.Kane Flow" feat. MF Doom) à 50 Cent et G.Unit, en passant par des artistes underground comme Guilty Simpson (l'énorme et rare "The Beast") ou Strange Fruit Project.

Le 7 Octobre sortira donc son premier album de producteur, "White Van Music", doté d'un tracklisting all-star! En effet, ayant à coeur de garder ce lien entre underground et mainstream, Jake One s'est offert les services d'artistes tels que Black Milk, Nottz, M.O.P., Freeway, Brother Ali, Little Brother, Posdnuos, MF Doom, Young Buck, Bishop Lamont, Busta Rhymes, Prodigy, Alchemist, Prodigy, Evidence, MF Doom, Elzhi, Royce Da 5'9" et bien d'autres encore, excusez du peu... Largement de quoi contenter le plus grand nombre en restant fidèle à son univers. Assurément une grosse sortie de cette fin d'année, qu'on vous chroniquera dès sa sortie!

28/08/2008

[News] Reçu, 5 sur 7!

Aprés Fulgeance il y a quelques mois, voici un autre talent hexagonal dans la série des 7/7 du label irlandais All City Records (Heralds Of Change), j'ai nommé le trop méconnu beatmaker lyonnais Le N?ko.

Au programme de ce cinquième volet (outre une pochette toujours aussi réussie), deux beats très soignés. Avec la planante "Akedam" en face A, et la plus percutante et sombre "Apprende" en face B. On espère ainsi entendre plus parler de ce producteur doué, qui mérite clairement de sortir de l'ombre.

A noter également, la sortie dans la même série, du maxi du beatmaker espagnol Mwëslee le mois dernier, dans un style plus décousu. Tout aussi recommandable.

[Clip] Dessine-moi un MC...

Un album qui prend du retard, mais un premier clip arrive pour lancer la machine "Invincible Summer" (Fall?). Le charismatique Common, en compagnie du toujours sémillant Pharrell (au micro et à la production), nous propose donc "Announcement" (même si l'on aurait préféré "U.M.C."...), une vidéo fraîche et soignée comme on les aime! Enjoy...

26/08/2008

[Event] Stereotree Party with Onra & OneLighT @ Bliss Bar (Nice) 27 Août


On rappellera à nos amis Niçois, et à tous ceux des environs que ça intéresse que nous organisons la première Stereotree Party, ce mercredi 27 Août, soit demain!

Pour l'occasion, OneLighT, habitué du lieu et de ces colonnes, partagera les platines avec le beatmaker Onra, de quoi satisfaire les oreilles les plus exigeantes. Une sélection de sons fidèle à ce que nous aimons et chroniquons ici-même chaque jour vous attend donc au Bliss Bar, de 22h à 02h du mat'!

[Chronique] Afta-1 - Aftathoughts Vol.1 (2008)


Genre: Hip Hop abstrait et cosmique
Label: Autoprod/Circulations
Date de sortie: Juillet 2008
Productions: Afta-1
Featurings: /


Des pensées résonnent dans la galaxie, soniques et élégantes, traversant la voie lactée. Ces idées spatiales sont celles du jeune beatmaker californien Afta-1, tout droit venu d'une constellation inconnue.Elles sont influencées par les claps de Jay Dee, et ont la profondeur de celles de Flying Lotus. Aériennes, fraiches et paradoxalement mélancoliques. Voici onze pistes cosmiques et entrainantes.

De "Quest" à "La Samba", Afta-1 nous emporte dans son univers céleste. De prime abord, tout cela demeure un peu classique, étant donné la vague conséquente de doublons du même genre qui sortent (parfois discrètement) ces temps-ci. Mais ce dernier sait se distinguer, ses compositions très deep se découvrent pleinement au fil des écoutes. A la fois pêchues, sur "Honey Dip" ou "Believe", lounge sur "La Samba" ou encore sensuelle sur "Stella Sunzie", leur variété n'a d’égal que leur qualité.

La douceur des notes de fender rhodes vous caresse le tympan, les drums puissants et percutants s’imposent, et les nappes de synthés vous emportent, loin, dans une constellation sonore secrète, teintée de couleurs pastelles. Sur onze tracks, rien n’est à jeter et l'on se prend à en savourer chaque seconde. L’effort est d’une relative courte durée, mais tout est savamment orchestré. "Aftathoughts Vol.1" réussi à fasciner sur la longueur, dévoilant par là une infinie grandeur, tel une parfaite bande son astrale.

Voilà donc une entrée en matière personnelle, riche et passionnante. Un voyage muet et galactique, qui n’attend que vos oreilles pour débuter. On guettera ainsi avec attention la prochaine apparition musicale de ce producteur venu d'ailleurs.

[Clip] De bon matin...

Encore et toujours, Mr. West continue à nous abreuver de clips tirés de son excellent "Graduation"... Cette fois-ci, c'est carrément un petit film d'animation qui reprend le personnage et les designs créés par Takashi Murakami qui vient donc illustrer le très sympathique "Good Morning". Mais la question se pose désormais: Kanye clippera-t'il tous les tracks de l'album? En attendant de le savoir, enjoy!

25/08/2008

[News] Musicalement votre


Avant de nous envoyer en pleine face ce qui s'annonce comme un des albums phare de l'année ("WLIB AM: King Of The Wigflip", à paraitre le 30 Septembre sur BBe), Madlib revient (déjà) avec le 5ème volet des Beat Konducta, nommé "Dil Cosby Suite" .

Après avoir exploré les terres indiennes sur un 4ème volet en demi-teinte, c'est d'un hommage sonique à son défunt ami Jay Dee dont il est question. Au programme, 19 beats de qualité, concoctés en collaboration avec J-Rocc. Pour le moment uniquement disponible sur le tout nouveau webstore de Stones Throw, l'album arrivera en vynil un peu plus tard. A noter que les volumes 5 et 6 feront conjointement l'objet d'une sortie CD plus tard dans l'année.

Tout un programme!

23/08/2008

[News] Gin Tronic


Le 28 Octobre sera un jour à marquer d'une pierre blanche. En effet, le jeune et talentueux producteur et MC de Detroit, Black Milk, sortira son second album, sobrement intitulé "Tronic". Un album dans lequel nous aurons le plaisir de croiser des artistes tels que Dwele, Royce Da 5'9" (qui revient décidement en force), AB (qui devient le hook artist par excellence du D), Melanie Rutherford, Clin Munroe ainsi que Pharaohe Monch, Sean Price et DJ Premier ensemble pour un "The Matrix" qui devrait envoyer sérieusement.

Mais ne nous emballons pas, Black Milk est capable de faire dans la redite, même s'il a sans aucun doute gardé ses plus gros bangers pour ce solo! Wait & see, donc! Rendez-vous en Octobre ou même avant pour les premiers extraits!

[Clip] Green Lantern...

Imparable tube, "Green Light" de John Legend featuring Andre 3000 méritait clairement d'être clippé. C'est donc chose faite, et l'on se repassera avec délectation le terrible couplet de la moitié d'Outkast, décidement toujours en forme. Au passage, sachez que le 3ème album du crooner, "Evolver", sortira le 28 Octobre prochain! Enjoy...

17/08/2008

[Interview] Owusu & Hannibal - Bedroom Music


"Living With… " du duo danois Owusu & Hannibal, sorti en 2006 , c’était la preuve que l’on peut avoir des influences de tous bords, tout en pouvant parfaitement les retranscrire sur un seul et même album. Et ce, sans pour autant tomber dans la mixture indigeste. Les deux hommes, très occupés dans leurs projets respectifs, que nous avons rencontré à Copenhague en Mai dernier, ont bien gentiment accepté de grimper dans l’arbre-stereo, pour une séance de questions totalement décontractée.


STEREOTREE : Premièrement, messieurs, je vais vous demander de vous présenter un petit peu, ce que vous avez fait de votre coté avant de vous rencontrer, et comment vous vous êtes rencontré.


OWUSU : Tu veux commencer, Robin ?

ROBIN HANNIBAL : Ouai, pas de problème. En fait, on s’est rencontré en participant au projet nommé Nobody Beats The Beats (compilation de beatmakers danois, ndlr), où l’on on avait des amis communs qui nous ont présenté. Puis, forcement, on a commencé à parler musique, de nos influences, tout çà. On s’est vite aperçu qu’on avait les mêmes gouts. Puis j’ai écouté un de ses track, qu’il avait fait avec un ami commun, et j’ai trouvé ça super bien. Du coup, j’ai commencé par lui passer quelques coups de fils, puis je l’ai clairement harcelé (rires). Ensuite il est venu chez moi, on a commencé à jouer quelques trucs et tout s’est enchainé. On s’est rencontré un peu au hasard en fait, tu vois.

OWUSU : Ca a pris peu de temps avant qu’on commence à bosser ensemble réellement, j’avais déjà des projets en cours que je voulais absolument terminer, tu sais. Ça a du se faire environ un an après notre rencontre, avec la chanson "DELIRIUM".

ROBIN : Ouai, enfin ce n’était pas exactement notre première chanson. On avait quelques autres choses avant, on se faisait respectivement écouter nos travaux, on écoutait de la musique etc.

OWUSU : On avait déjà fait quelques maquettes, effectivement. En fait, dans les premières interview, on a dit que Delirium était notre première chanson, mais ce n’est pas tout à fait exact, on avait fait quelques démos, qu’on n’a jamais terminé au final pour la plupart.

STEREOTREE : Et avant ça, vous aviez déjà réalisé quelques projets ?

ROBIN : Ouai, carrement ! Moi je bossais avec les Boom Clap Bachelors (BCB), entre autres.

OWUSU : Moi j’avais fait un track House avec Allen, et donc un Beat pour Nobody Beats The Beats, ce collectif Hip Hop Soul, qui regroupait un peu les producteurs danois super underground.

STEREOTREE : Alors, à ce sujet, pouvez vous me présenter un peu la scène Danoise ? Personnellement je trouve qu’elle a vraiment quelque chose de particulier, une sonorité clairement décomplexée et vachement groovy.

ROBIN : Hum, oui, mais en fait je ne sais pas vraiment si on peut parler de « scène ». Ca parait peut être important vu de l’extérieur, mais en fait c’est vachement petit. Comment tu dis en français ? Très "petite" (rires).

OWUSU : Ouai, c’est super petit. En fait, il y a une scène Electro assez importante, avec des gars comme Trentemoller.

STEREOTREE : Ah, j’avais zappé que ce mec était danois.

OWUSU : Ouai ouai, il est d’ici, puis t’as quelques autres artistes dans ce genre là. Mais c’est plus du Minimal, où je ne sais pas comment est-ce qu’on peut appeler çà.

STEREOTREE : Un son très allemand, en gros.

ROBIN : Ouai, voilà, exactement, le style allemand.

OWUSU : Pour en revenir à la Soul ou au Hip Hop, il n’ y en pas tant que çà ici, en fait !

ROBIN : Oui, et rien qu’on puisse te recommander franchement (rires). Mais il y a plein de gens talentueux. Le problème étant qu’au Danemark, ou à Copenhague du moins, pour percer un peu il faut que tu ailles vers un public plus large. Parce qu’ici, pour ce genre de musique, l’audience est super réduite. Regarde, Bilal est venu il y a pas longtemps (concert incroyable, ndlr), la salle était à moitié remplie, seulement !

OWUSU : Ouai, ça craint pour Bilal! La plupart des bons musiciens sont obligés de s’exiler, ici, tu sais. Même Trentemoller ! Et c’est le cas pour la plupart des gens du milieux que je connais.

ROBIN : C’est dur au Danemark, mais comme partout finalement. Par exemple même avec les Boom Clap Bachelors, on a sérieusement galéré, alors qu’on chantait en danois. C’est tellement différent de tout ce qui sort ici.

OWUSU : Je pense que le problème est le même partout, c’est juste qu’ici vu la taille réduite du pays, on le sent plus, forcement.

STEREOTREE : Alors, vous pouvez un peu me dire quels sont vos projets en cours et à venir, en duo ou de votre coté?

ROBIN : Oh, Plein de choses !

OWUSU : Ouais, plein de projets, mais rien ensemble. En fait depuis Living With, nous n’avons rien réalisé en commun. Ça fait un petit moment maintenant !

ROBIN : Oui, moi j’étais à Berlin, c’était compliqué, maintenant j’ai de nouveau mon studio, donc ça sera mieux et plus pratique, je pense. Mais je t’en prie Phillip, parle nous un peu de tes projets, hein !

OWUSU : De mon coté, je travaille actuellement sur un album solo! J’espère vraiment le finir cette année, je pense que ca sera terminé vers Octobre ou Novembre.

ROBIN : Moi, donc, j’ai fait un nouvel album il y a quelques mois avec les Boom Clap Bachelors, et, dans la même veine, j’ai aussi un projet nommé Non+ (trio composé par lui même, Ronni Vindhal des BCB et le chanteur Tuco Ifill, ndlr), qui était censé sortir sur Universal, enfin sur un petit label affilié à Universal. C’était un putain de bon deal. Mais ça a foiré et ça sortira à la fin de l’été, si tout va bien. On a signé sur le label japonais P-Vine, qui ressort des vieux projets Jazz. Je suis aussi en train de réaliser un film d’animation, ici au Danemark. Puis on prévoit de nouvelles sorties à venir avec les Boom Clap . Il y a surtout un projet en duo avec une chanteuse qui s’appelle COCO. On est en train de faire un truc dans le genre Womack & Womack, c’est super excitant. Et je prépare cet album avec la chanteuse danoise Liv Lykke, qui est sur l’album des BCB d’ailleurs. J’ai donc enormement de projets !

(les deux hommes se lancent dans un long aparté au sujet des deux demoiselles citées plus haut)

OWUSU : Oh excuse-nous, en fait ça faisait un p’tit moment qu’on ne s’était pas vu tous les deux !

STEREOTREE : Pas de problème. Robin, tous ces prochains projets seront-ils en anglais, ou en danois ? Parce que je me demandais justement pourquoi l’album des Boom Clap Bachelors était en danois. Je trouvais ça un peu dommage, étant donné que ça réduit un peu le potentiel et la portée que ça pourrait avoir.

ROBIN : Tout sera en anglais cette fois. Mais tu sais, avec les BCB, on a beaucoup était joué et playlisté en Europe, en France, en Angleterre ou en Italie, par exemple. Pour te dire, le 12’inch a tellement bien marché que notre distrib va sortir le LP en vynile. Donc, en fait, je ne pense pas vraiment que la langue limite quoique ce soit, bien sur ça n’aura jamais la même porté qu’en anglais, mais ca n’empêchera pas les gens curieux et ouvert d’esprit de l’écouter. Tu vois, moi par exemple j’écoute plein de musique brésilienne, islandaise ou allemande! Des fois, je n’ai pas la moindre idée de ce que ça raconte, mais ce n’est pas le plus important. Je pense qu’on alternera la langue selon les sorties. La prochaine sera en anglais, par exemple.

STEREOTREE : Sur "Living With...", et même sur vos autres projets d’ailleurs, je trouve que vous avez vraiment un son particulier, comment est ce que vous le décriveriez ? Et est ce que vous comptez justement continuer dans cette voie pour vos prochains projets ?

OWUSU : Hum, bon, premièrement, pour notre style, je pense qu’on n’a pas vraiment conscience de faire un son unique. Le truc c’est plutôt de ne pas essayer d’avoir une sonorité particulière à tout prix, tu vois le truc ? On essaye vraiment de ne jamais faire la même chose. C’est ce qui s’est passé avec nos deux premières chansons, par exemple, "Blue Jay" et "DELIRIUM". On veut plus faire une sorte d’illustration de tous les styles différents dont on peut être inspirés!

ROBIN : J’ai toujours été inspiré par la musique que tu me jouais, et vice versa. C’est aussi ça que j’aime chez Phillip, c’est qu’il essaye toujours de faire quelque chose de différent à chaque fois. Et je dois dire que j’ai un peu la même approche, en fait. Faire quelque qui ressemble déjà plus ou moins à ce que tu as pu faire avant, c’est vraiment pas intéressant. Je pense que c’est aussi une question de personnalité, finalement. J’ai discuté avec tellement de gens à ce sujet là, des types qui essayaient juste d’imiter des sonorités des 60’s sans rien n’y apporter de nouveaux. Moi je prends notes de ce qui m’inspire, forcement, mais je vis en 2008 bordel, j’avance et j’essaye d’apporter des éléments nouveaux !

OWUSU : Le truc aussi, c’est qu’on n’essaye pas de cacher que notre musique a été faite sur un laptop dans une chambre, et pas dans un grand studio. D’ailleurs si tu te rappeles de la pochette, c’était vraiment cette idée. Je me souviens que quelqu’un nous avait dit que c’était de la « Bedroom Music», parce qu’on l’avait fait dans un salon et une chambre !

ROBIN : Yeah ! Fait dans ton salon, et dans ma chambre ! (rires)

OWUSU : Tout n’a pas besoin d’être parfait, je pense. Par exemple je me rappelle que pour jouer la basse sur Blue Jay, il manqué une corde, mais on s’en foutait, on l’a fait sans se poser de question.

STEREOTREE : On doit donc s’attendre à quelque chose de totalement différent. Vous changerez aussi de méthodes et de matos ?

OWUSU : Pour mon cas, je ne changerais que si j’ai assez d’argent pour le faire (rires) !

ROBIN : En ce qui me concerne, c’était important que, pour les projets avec BCB et Non+, on propose quelque chose de différent. Alterner les chansons pop rock, les compositions en danois ou même faire un film d’animation. C’est important de changer, il faut éviter toute redite.

STEREOTREE : Alors, j’aimerais bien vous questionner sur vos influences. Parce que, quand j’écoute votre musique, ça me rappelle autant Stevie Wonder, Michael Jackson, que Prince. A quel point ces artistes vous ont-ils influencé?

ROBIN : Oh, tu tapes dans le mille, là !

OWUSU : Il y a tellement de choses qui nous influencent. Mais à mon avis, quand on fait de la musique, on est obligé d’être influencé par Stevie Wonder ! Moi, j’ écoute sa musique depuis que je suis tout petit, et j’ai suivis son évolution au fil des albums. Je crois que c’est vraiment ma référence absolue.

ROBIN : Quand j ‘écoute "Living With… " maintenant, c’est vrai que je sens totalement l’influence de Michael Jackson. C’est pas vraiment la même chose, mais je trouve que l’esthétique est un peu la même, tu voix. Pareil pour Prince, ce mec me fascine d’ailleurs. Après, comme tu as pu le remarquer en écoutant le CD, on a vraiment énormément de références, dans des tas de styles musicaux. Bon, je crois que je n’ai jamais vraiment écouté de Hard Rock, mais ça a du m’influencer aussi !

OWUSU : Hey, dis toi qu’avant j’étais dans un groupe punk, je me prenais pour Jimmy Hendrix, un noir qui joue de la guitare électrique (rires) !

ROBIN : Ouais, en fait on aime tout ! Puis, il faut dire qu’on a les mêmes influences. Notamment en Hip Hop, avec Slum Village, Jay Dee, Madlib, A Tribe Called Quest, etc.

STEREOTREE : En parlant de Jay Dee, la track "A Million Babies" où vous aviez samplé un petit passage de son remix « Eve » pour le groupe Spacek, ça m’avait complètement scotché !

ROBIN : Haha, ouais on l’avait produite conjointement. C’était au moment où il venait de décéder, et on voulait vraiment faire un hommage, tout en se disant que des centaines de mecs allaient faire la même chose. On avait donc envie de montrer qu’il nous avait totalement inspiré, mais d’une manière plus originale, en mélangeant un peu tout aussi. Le truc c’est que maintenant dès que j’écoute du Slum Village, je me mets à vouloir sampler un passage toutes les deux secondes (rires) !

STEREOTREE : J’ai remarqué que vos chansons avait une construction assez particulières, avec énormément d’arrangements différents à la fin.

ROBIN : Oui, ça c’est le moment où ne sait plus quoi faire avec la chanson (rires) !

OWUSU : Ouai, en fait pour éviter de faire une chanson de 8 minutes, on met un peu toutes les idées en vrac à la fin.

ROBIN : C’est aussi un moyen d’avoir une construction moins traditionnelle et moins prévisible. C’est d’ailleurs une chose que je reproche à beaucoup d’artistes. On peut savoir comment va évoluer leurs chansons avant même de l’écouter.

STEREOTREE : On a parlé d’influences, mais qu’est ce que vous écoutez en ce moment ? C’est quoi le dernier album que vous ayez acheter, par exemple ?

OWUSU : Hum, moi ça doit être un maxi de MF Doom, sortit l’année dernière je crois. Je me ne souviens plus du nom.

ROBIN : C’est vraiment une question piège. Tu sais, je suis toujours en train d’écouter des sons nouveaux ou absolument pas connus, et je n’attends qu’une chose, c’est qu’on me pose cette question pour que je puisse en parler. Mais maintenant que tu me le demande, je n’ai rien en tête (rires) ! C‘est toujours comme ça. Sinon, laisses moi réfléchir. Le dernier truc que j’ai écouté c’était le Show de Benji B sur Deviation, avec le remix de Phillip. Oh ouais, bordel j’allais oublier, j’écoute énormément d’ Arthur Russel en ce moment! Ce mec est un génie. D’ailleurs j’te conseille vraiment de prendre son best of sur le label Souljazz !

STEREOTREE : Alors, sur Stereotree, on essaye aussi de mettre en avant la scène alternative hip hop française, est ce que vous écoutez beaucoup de choses en provenance de l’hexagone ?

OWUSU : Ouai, en ce moment c’est plutôt la clique d’Ed Banger, et forcément Daft Punk aussi. J’ai toujours adoré ce groupe, j’avoue.

ROBIN : Pour le Hip Hop, j’ai beaucoup écouté MC Solaar ou IAM, par exemple. Après, j’adore Justice aussi, leur album m’a vraiment surpris. Notamment au niveau des arrangements. Pour beaucoup de gens la musique « club » doit être épurée et simple, et je trouve que Justice apporte vraiment quelque chose avec des compositions très recherchées. Ce n’est pas seulement une copie de Daft Punk. J’ai vu ces derniers en concert à Berlin pour le Alive tour d’ailleurs, c’était énorme.

STEREOTREE : En parlant de live, j’ai remarqué que vous ne vous étiez encore jamais produit sur scène tous les deux. Comment ça se fait ?

OWUSU : Ouais, c’est juste. Mais le truc c’est que si on devait se produire en live, il nous faudrait l’aide d’autres musiciens, environs 5 ou 6. Parce que sur l’album, on fait absolument tout à deux. Tu penses bien qu’en live ca serait un peu compliqué (rires) ! Puis, je ne vais même plus voir des concerts en fait, tu vois, je trouve que tout se répète vachement, notamment dans le hip hop.

STEREOTREE : Justement, ça ne vous dit pas de faire un show original , à l’image de votre musique?

ROBIN : Ouais, ouais. Mais pour moi faire un live revient à faire un album finalement, car il faut réinventer chacune des chansons en fait. Avec les Boom Clap, on vient à peine d’envisager clairement l’aspect qu’auront nos concerts, pour te dire ! Ca représente un travail assez colossal, parce qu’il faut que ça sonne aussi bien que l’album. Après il faut aussi trouver des salles de concerts pour nous accueillir, et c’est chaud, surtout ici à Copenhague ! Puis si on devait faire une tournée aux USA, avec tous les musiciens dont on a besoin, ça risque de revenir assez cher, et je ne sais pas si les organisateurs seraient prêts à payer pour ça. Donc c’est compliqué.

OWUSU : Dés le départ, on s’est dit que s’il fallait jouer l’album en live, il faudrait que tout soit joué et chanté en live, sinon ça n’aurait pas d’intérêt. Il faudrait trouvé des musiciens qui fassent exactement ce qu’on veut. Et ca risquerait d’être difficile aussi.

ROBIN : Ca dépend de plein d’aspects, tu vois, et puis ça prendrait un temps fou. Et vu qu’on a beaucoup de projets, je pense que ça serait vraiment difficile. Mais tu fais bien de poser la question !

STEREOTREE : Question qui m’a échappée, mais qui pourtant me parait assez essentielle, comptez-vous retravailler ensemble, ou pas ?

ROBIN : Carrément, moi je suis partant !

OWUSU : Moi, avant tout, je veux vraiment terminer mon album solo, parce que ça me trotte dans la tête depuis longtemps ! Mais ouais, après ça, moi je suis partant aussi !

ROBIN : Ce qui est intéressant, c’est qu’en travaillant ensemble on s’est vraiment enrichi. J’ai par exemple appris à jouer de la basse et de la guitare. Rebosser tous les deux, ça serait encore aller plus loin, donc oui ! Et qu’importe le moment ou ça se fera finalement !

OWUSU : Puis, si on refait un album, je te garantis que ça ne sonnera pas comme le premier !

ROBIN : Ouais, surtout parce que cette fois ça s’appellera Hannibal & Owusu (rires) !

OWUSU : Et maintenant c’est à moi de te poser une question si tu veux bien ! Comment as-tu découvert notre musique ? C’est vraiment quelque chose que je me demande souvent, comment les gens découvrent ta musique .

STEREOTREE : Ha ha, en effet! Bien, en fait j’avais commandé un truc sur le site d’Ubiquity, et j’ai reçu un mini sampler où figurait "Delirium". Ca m’a simplement scotché. Puis j’ai commencé à en parler sur le net, les forums et tout ça. D’ailleurs je me souviens qu’à l’époque, c’était assez dur de trouver des infos sur vous. Même maintenant, votre album est relativement dur à trouver, et même en téléchargement illégal d’ailleurs.

ROBIN : Sérieux ? Wow, c’est dingue ça ! Tu sais qu’on a beaucoup discuté sur le fait de leaker l’album sur le net à un moment !

STEREOTREE : Vous pensez que ça vous aurait aider, ou l’inverse ?

OWUSU : Les deux ! Je pense qu’à partir du moment ou tu diffuses délibérément quelque chose sur Internet, il faut accepter le fait que tu ne puisses plus en avoir le contrôle par la suite. Tu peux vraiment créer un bon buzz sur la toile je pense, ceci dit.

ROBIN : Le mieux reste de ne balancer que quelques chansons, comme on l’a fait à l’époque.

OWUSU : Voilà, au début on avait seulement envoyé Delirium à des labels et des DJ. Et c’est comme ça que Ubiquity nous a découvert d’ailleurs.

STEREOTREE : C’est donc un peu ce que les BCB on fait avec "Combiner", qui s’est retrouvé sur la compile de Gilles Peterson?

ROBIN : Ouais, exactement, sauf que ça c’est une drôle d’histoire, je te passe les détails…

STEREOTREE : En parlant des BCB, je dois t’avouer que j’ai été assez surpris de l’orientation musicale beaucoup plus pop et lounge que vous avez pris sur le dernier album, comparé au premier qui était plus brutal.

ROBIN : En fait, je n’ai pas produit toutes les tracks de l’album. Je pense que mes productions sont d’ailleurs les moins populaires sur le dernier. Et à la base, elles étaient destinés à des rappeurs danois et internationaux. Le reste est effectivement plus pop et taillé pour les radios. Tu remarqueras aussi qu’il y a une certaine variété dans les productions.

STEREOTREE : Oui complètement, comme la track "Kommer Aldrig" (présente sur le dernier album du groupe, ndlr) qui ressemble à du Madlib ou "La Glace" qui est plus électro et dansante.

ROBIN : Voilà, exactement ! On est deux en fait à produire l’album. Et on a vraiment des styles différents. Ca explique le changement, comparé au premier que je produisait quasiment en entier. Ceci dit j’adore le boulot que les autres ont fait, et ca rend l’ensemble plus intéressant.

STEREOTREE : Pour finir, il y a-t-il un artiste avec lequel vous auriez vraiment envie de travailler ?

ROBIN : Oulah, il y en a plein !

OWUSU : Tout dépend de la nature du projet. C’est trop dur de te sortir un nom comme ça. Mais j’adorerais travailler avec un chanteur brésilien, genre Jao Bosco. Ou niveau Hip Hop, avec des mecs comme MF Doom ou Q-Tip. Il y a énormément de choses intéressantes à faire.

ROBIN : Et tout dépend aussi de l’alchimie musicale que tu peux avoir avec quelqu’un. Ce qui serait intéressant, ce serait de bosser avec des gros noms et d’avoir dans le même temps carte blanche pour proposer ce que tu veux.

Owusu : Même sans avoir carte blanche, ça peut être un bon challenge quand même. Histoire de faire sonner un artiste différemment. On est tous les deux très ouverts, de toutes façons !

STEREOTREE : Et concernant les remix, est-ce quelque chose qui vous intéresse?

OWUSU : Oui oui, c’est un bon challenge, par contre il faut qu’à à la base la chanson soit intéressante. On a fait quelques remix ensemble, dont un pour Up Hygh. D’ailleurs le beat de notre track Monster devait à la base être celle du remix, mais on l’a gardé pour nous au final. On a également réalisé des remix qui ne sont jamais sortis, car ils ne correspondaient pas vraiment aux exigences du label. Puis j’ai aussi fait un ou deux remix de mon côté, pour la chanteuse Eska ou pour Thief, notamment.

ROBIN: Ouais, moi je vais réaliser un remix de Plantlife, pour leur dernier album.

STEREOTREE: Bien messieurs, l’interview est terminée, je vous remercie !

OWUSU & ROBIN : Tu plaisantes, merci à toi !

Interview réalisée par OneLighT

[Chronique] Elzhi - The Preface (2008)


Genre: Hip Hop from the D
Label: Fat Beats
Date de sortie: 12 Août 2008
Productions: Black Milk, T3, DJ Dez.
Featurings: Black Milk, Guilty Simpson, Royce Da 5'9", T3, Phat Kat, Fat Ray, Fatt Father, Danny Brown, Ayah, AB, Fes Roc.


Le voilà enfin! Après un "Euro-Pass" sympathique mais en demi-teinte (ce n'était qu'un prélude), Elzhi nous arrive finalement avec cet album, qui cette fois, est le bon. Flashback: 1998, Elzhi est un MC solo bossant avec DJ Houseshoes et ses travaux d'époque ne sortiront que bien plus tard. 2000, Elzhi se rapproche de Waajeed puis de Jay Dee pour lequel il pose le légendaire "Come Get It" sur "Welcome 2 Detroit". Baatin l'invite ensuite à participer à quelques morceaux de Slum Village, le reste fait partie de l'histoire... "The Preface" est donc, finalement le premier véritable opus d'Elzhi, et c'est avec un réel bonheur que nous l'insérons dans la platine!

D'entrée, nous replongeons dans le son rugueux et massif de Detroit, samples de soul (mais pas systématiques, fort heureusement) se mêlent aux rythmiques musclées et guerrières pour offrir un canevas de choix aux lyrics toujours incroyablement affutés du Zhi! En effet, avant toute chose, il faut bien statuer d'un fait: Elzhi est l'un des tout meilleurs MC's sur le globe actuellement, concéquence d'un flow et d'un débit totalement imparables accompagnés d'un sens de la formule particulièrement redoutable. “I’m living fast, but cash is moving slow in motion/I’m going through ups and downs like I’m roller coaster ridin'/Hiding feelings behind a wide grin/I almost died inside when I couldn’t provide ends”. L'homme est versatile, s'adapte à tous les sons et les thèmes à sa guise, même s'il reste ici, pour notre plus grand plaisir, dans un territoire bien connu.

Les bangers s'enchainent quasiment sans discontinuer, Black Milk étant quasi omniprésent derrière les machines. On citera donc, dans l'ordre, l'efficace "The Leak", le puissant "Guessing Game", le déjà entendu mais très plaisant "Motown 25" featuring Royce Da 5'9", le classique "Colors", le remix façon posse cut du déjà très bon "Fire" visité par tout Motor City (Guilty Simpson, Black Milk, Fat Ray, Fatt Father, Danny Brown), le sombre et tribal "D.E.M.O.N.S." (qui explore le "Mal" là où il se niche), le plus laidback mais excellent "Yeah" accompagné du compère Phat Kat et son sample de saxo lancinant, le conquérant "Hands Up" dont les kicks viennent résonner dans notre cage thoracique avec véhémence ou encore (!) le finalement très représentatif "What I Write" où le lyriciste démontre l'étendue de ses talents... La liste est longue...

Les autres tracks étaient déjà présents sur "Euro-Pass", comme l'amoureux "Transitional Joint" ou encore "Talking In My Sleep", mais n'en restent pas moins des petites perles que l'on réecoute avec délectation. Et si l'opus procure une sensation d'uniformité et de cohérence, Black Milk n'a pourtant pas joué dans la redite (parfois son péché mignon), et propose un panel de beats varié, allant donc du banger rentre-dedans au track plus posé et mélodique, propices aux introspections du dernier membre de Slum Village. T3 vient tout de même produire le très "milkien" "Save Ya", déjà entendu lui aussi. Mais qu'on ne si trompe pas, Elzhi et Black Milk offre ici une complémentarité véritable, digne des meilleurs duos MC/beatmaker (on pense à Gangstarr ou Pete Rock & C.L. Smooth), et l'on ne souhaite qu'une chose: que cette entente continue!

En bref, on tient là un très bon album, véritablement solide et homogène et à priori intemporel, qui plaira à de nombreuses oreilles, du fan aguerri à l'amateur de boom bap plus classique en passant ceux apprécient les lyrics léchés, et j'en passe... On reverrait tout ce beau monde très bientôt, pas de doute là dessus, puisque le prochain album de Slum Village est déjà en route (Detroit reste LA ville du Fordisme!), avec notamment le probable retour de Baatin dans le groupe, et que Black Milk fignole son prochain solo intitulé "Tronic". Miam!

[Clip] Marteau de guerre!

La jeune et talentueuse MC de Detroit, j'ai nommé Invincible, a enfin clippé l'un des bangers qui ornent son album "Shapeshifters". Il s'agit de l'excellent "Sledgehammer" produit par les prometteurs Labtechs, et c'est simplement efficace, on en redemande! Enjoy...

[Clip] Lotus Noir

Le magnifique album de Flying Lotus, "Los Angeles" sorti en Juin dernier sur Warp, est d'une richesse absolue et n'est pas près de quitter nos oreilles. Ce qui tombe plutôt bien, puisque voici un clip extrait de cet opus, "Auntie's Lock/Infinitum" (hommage à sa tante Alice Coltrane), où les machines impétueuses de Flylo sont accompagnées par la voix de Laura Darlington (qui n'est autre que l'épouse de Daedelus). Enjoy!

[Chronique] Steve Spacek & Exit Records presents Black Pocket (2007/2008)


Genre: Soul futuriste
Label: Exit Records
Date de sortie: 2008
Productions: Steve Spacek
Featurings: /

N’en déplaise à certains, le trop rare et mésestimé Steve Spacek (auteur au sein du groupe Spacek, où il était accompagné de Morgan "Spacek" Zarate et de Edmund "The Earlyman" Calvill, de deux chef d’œuvres de soul avant-gardistes, "Curvatia" et "Vintage Hi-Tech", et du sexy et moderne "Space Shift" en solo) représente toujours autant le futur de la musique Soul. Difficile de rester de marbre quand ce dernier daigne un peu sortir de l’ombre, avec ce projet nommé "Black Pocket", , élaboré secrètement en 2007 et sorti en très peu d’exemplaires, puis ressorti cette année via le label Exit Records. Alors, autant le préciser tout de suite, vous n’aurez ici peu, voir pas du tout le plaisir d’entendre la voix si particulière du bonhomme, car l’album en présence est principalement composé d’instrumentales.

Produits par Steve Spacek himself, les beats proposés ici illustrent cependant à merveille son style futuriste et électronique, si particulier et si jouissif. Un style qu’on pourra définir comme un mélange entre le hip hop de Detroit et l’electro allemande froide et minimale, le tout étant d’une profondeur assez remarquable. On notera dans cet ensemble homogène quelques grosses tueries, comme "Field", "Other Magic", l’extrêmement planante "Amplify", la briseuse de nuques "Bartin Groov", ou encore l’étrange et envoutante "Hangin St".

Seul hic, et de taille, l’absence de toute prestation vocale (à l’exception de l’excellente "You’re a star"), rend l’ensemble un peu trop froid pour susciter un intérêt des plus entier. Car, ce qui fait véritablement tout l’attrait de la musique de Steve Spacek, à savoir le contraste assez inédit entre des compositions électronique froides et épurées, et un vrai timbre de voix soul, grave, chaud et sucré, est ici absent.

On conseillera donc cette confidentielle sortie aux fans de la première heure, qui y adhéreront plus facilement, le tout étant encore une fois atypique et innovant, mais un peu trop froid et par conséquent frustrant.

[Chronique] Brownswood Bubblers 3 - Compiled By Gilles Peterson (2008)


Genre: Compilation hétéroclite
Label: Brownswood Records
Date de sortie: 11 Août 2008
Productions: plein!
Featurings: /


Pour ceux qui ne le savaient pas encore, l’anglais Gilles Peterson excelle véritablement dans l’art de la sélection musicale. Fidel aux bonnes habitudes, donc, cet insatiable et génial dénicheur de talents nous revient en ce bel été avec un troisième volet de ses compilations "Brownswood Bubblers".

Au programme, une sélection toujours aussi hétéroclite, qui voit défiler banger électronique sombre et burné ( la tuerie "Get Familiar" de l’anglais Bullion, totalement encrée dans la veine hip hop abstrait nouvelle génération), de douces ballades jazzy ("Where You Would Be" de Yaw, ou la très délicate "Morning Lite" de la talentueuse Rozzi Dame, que l'on a souvent aperçue aux côtés du trio Sa-Ra Creative Partners), de la nu soul goûteuse (le single "Floatin" de la talentueuse Stacy Epps, dont l’album devrait enfin voir le jour dans les semaines qui viennent) ou du broken beat classieux (l’imparable "Turn It On" de Joey Negro).

Alors, comme tel était le cas avec les anciens volets, certains morceaux sélectionnés ici ne sont pas forcement nouveaux ni même exclusifs, mais leurs présences contribuera certainement à leur donner un petit second souffle bienvenu. On pense, par exemple, à la trop injustement méconnue "How Bout Us" du beatmaker australien Katalyst (dont l’album est par ailleurs ressorti il y a quelques mois sur le label anglais BBE) accompagné de Steve Spacek, véritable et intemporelle tuerie soul.

Gilles Peterson livre donc une fois de plus une sélection irréprochable et judicieuse, qui fera le bonheur des amateurs de musiques fraiches, classieuses et métissées. On attendra la suite des compilations Brownswood avec intérêt, tout comme les albums de certains artistes ci présents.

15/08/2008

[Interview] Emer Gea, Why so serious?!?

Entre deux sons du D3CCPT, il s'agit de rappeler que chacun des membres du crew est aussi un artiste solo chevronné. Prenons Emer Gea, s'il arpente l'underground français depuis un moment, le bonhomme n'en est pas moins bourré de projets et de musique. Et c'est donc à l'occasion de la sortir de son web-album gratuit "Ma Shit" (allez sur son Myspace!) que nous le recevons sur les branches de notre arbre. Mais, au vu de cet interview pour le moins déjantée, on se demande qui est le plus perché...


STEREOTREE: Salut Géa! Content de te revoir depuis l'episode D3CCPT, mais cette fois-ci c'est pour un projet solo. Tu peux nous parler de "Ma Shit", du concept et du pourquoi du projet??

EMER GEA: Et bien avant tout, d'abord, salut à toi Ô grand Rip to the Klaw du Stereo en passant par le Tree! Voilà... Bah oui un projet solo, mais en fait c'est une stratégie digne du 11 Septembre! Le projet est solo, mais je suis dessus depuis la première mixtape "O Natureal" et je devais le sortir après mais il y a eu le projet D3CCPT. Vu qu'on est en preparation du D3CCPT et que j'ai 60 tracks plus ou moins, je me suis dit sur mes chiottes: "Ma shit doit sortir!". Donc "Ma Shit" c'est le quotidien, c'est à dire, on va tous faire notre shit, meme les goes vont aux toillettes,si si je te jure! Bon en gros, des fois ça coule tranquille, des fois ça fait mal, on en pleure même (mangez des fruits, les gars)! Donc l'album, c'est un peu ça. Histoire de rester actif, en attendant l'album D3CCPT...

STEREOTREE: Alors sur 60 morceaux, comment as-tu fait la selection pour arriver à l'album "Ma Shit"??

EMER GEA: Et bien, avant tout sache que je travaille à l'émotion, ce qui veut dire: si ça va pas dans ma tête, le son s'en ressent. Et dans ce cas là pour "Ma Shit", je suis plutôt de bonne humeur, "les choses se passent à fond" (rires). Donc les sons ghetto thug, je les ai pas sélectionnés et sûrement que je vais jamais les sortir. Là j'arrive a un stade de ma vie musicale où je me sacrifie pour que les jeunes puissent avoir un autre exemple a suivre que celui du rap de rue qui passent sur les ondes en ce moment. Mais je t'avoue que je vous garde en réserve des autres sons, donc d'autres facettes de ma culture musicale, qui ne seront pas dans cet album. Il sera pour celui qui sera élu "album de l'année 2009", d'ailleurs je l'appellerais "Taratatata" je rajoute un "Ta" comme ça Naguy pourra dire quedalle!!! (rires)

STEREOTREE: OK, donc au final quels sont les morceaux qui sont bien présents sur "Ma Shit"? Tu as fait appel à plusieurs beatmakers, comment ça s'est passé? Et quels sont les (rares) featurings?

EMER GEA: Au final il n'y a que des sons délires en fait, et la plupart les sons sont recents, car ça va pour moi en ce moment! Et pour les feats, bah les Vestat et Kwame... j'étais obligé! (rires) Ensuite, j'ai pris un son que Sly Johnson a fait, mon bras droit Kap10 Zebon, le génie Tayreeb, Bat XL, Stanza et moi-même car je fais des beats aussi, au cas où on le saurait pas! Par exemple, "La Rage" ou bien "Ma Shit" voilà bon, je les ai fait en 3/4 d'heure... Et je les ecris en cinq minutes, j'aurais pu taffer des bridges et rajouter des sons pour blinder, mais bon je pense que ma lead avec tous les backs que je fout et les delays et reverbs..., et bien on croit que ça compose vénère!! (rires) Quel feignantise... Il y a un son avec Trade Union, mais on me dit de ne pas le mettre parce que... Bon bref, toi t'as les sons, les autres laisse les galérer. J'ai pas eu mes 15000 visites sur Myspace donc qu'ils galèrent! (rires)

STEREOTREE: OK, aux gens d'aller écouter et de juger sur pièce. Sinon, tu peux nous parler un peu de toi, de ton parcours et de ce fameux franglais que tu pratiques?

EMER GEA: Moi, putain de merde... Attends, je fais appel à mon ego... "Yo! Ego parmi les Egos, on te demande!..." "Yeah, yeah, j'suis là! Qui me demande?" (rires!!!)... Quoi, tu veux quoi?... Je suis le meilleur rappeur français sur Terre, je vais souvent sur Mars, pour faire des battles et si les martiens ne sont pas encore venu nous défoncer, c'est qu'ils pensent qu'il y a plein d'autres gars comme moi et ils ont peur! Et le franglais, bah quand je suis tired, je te switch en cainry easy, maintenant les haters, dont feel it!!! but I dont give a fuck à partir du moment où j'ai payé mes taxes, et fait de la zonze là-bas, je fais ce que je veux. You sayin' some? Punk ass!!!... So, like I said, si je savais parler d'autres langues, je l'aurais mis dans mes textes. Et puis merde, on dit quoi quand les rappeurs utilisent des mots en arabe? Et y a que ça sur les ondes... hein? On dit quoi? Nada, Niet, Nothing, Nichts, Nulla, Ratchey, etc, etc! Comment tu m'a chauffé, Rip, arrête avec tes questions, je suis même pas une star, tu veux niquer ma carrière, avoue!!! (rires)

STEREOTREE: Bon, t'es un fou, mec! Mais on t'aime bien, ça manque carrément dans le paysage rap français... Et tiens, justement, toi, tu penses amener quoi au rap game ici? Entre les donneurs de leçons et les brigands hardcore, il y a de la place pour toi?

EMER GEA: Putain de question, bon vas-y: "Ego parmi les Égos, casse-toi, c'est du vrai là, tu peux comprendre?". Rip, Rip, Rip to the K fini avec le Law: je compte bien leur foutre une pression de malade à tous, Rip!!! Il n'y a pas de rap game ici, car il n'y a pas de challenge. Je m'explique, mais attend mon Ego parmi les Egos veut dire chose-quelque: "Ouais écoute ça Rip, la plupart parle de coke, ils ne savent même pas la cuire, d'autres parlent de soul, et quand on leur dit qui a produit le son "Mo Money, Mo Problem" de Biggy, ils disent Puff! Et c'est veridique, ouais ouais...". OK, OK... Bon c'est bon t'as fini? Damn, donc tu disais Rip? Ha ouais! Une leçon, tu sais en fait mon album de 2009, je l'ai francisé pour les Victoires de la Musique,
pourqu'on se décomplexe un peu et qu'on retourne dans l'artistique, il n'y a pas vraiment de leçon de ma part mais plutôt un autre exemple à suivre. Ouais, vu que ça pompe à mort en France, mieux vaut des nouveaux comme moi, on kiffera plus, je te jure... Le son, quoi!

STEREOTREE: Bon, pour revenir sur ta sortie du moment, il faut aussi préciser que "Ma Shit" n'est pas orienté musicalement vers Detroit contrairement à D3CCPT mais lorgne dans d'autres directions. On sait notamment que tu évolues pas mal dans les milieux Soul... Tu peux nous parler de tout ça??

EMER GEA: En effet, Rip... Faut pas que mes jeunes dindons confondent la chose, il y trois identités complètement distinctes dans D3CCPT, et c'est d'ailleurs la force du groupe! Pour ma part, j'ai commencé avec le MPC-9000 et un Atari donc: viol de son. Soul, Jazz, etc. Mais je suis plus dans le style de Hubert Laws (pour les dindons, allez chercher sur le net). Donc ouais, Soul... Parce que c'est ce qui se rapproche de plus dans le live. Mais je reste un MC et ma musique, mon concept ne suivent aucun critère français. Pour les scènes Soul, je m'adapte. Putain pour mon album aussi, en fait je suis un vendu! Je fais pas totalement ce que je veux... La honte!

STEREOTREE: C'est à dire, tu peux nous expliquer ça?? Tu n'es pas libre dans tes choix artistiques?

EMER GEA: Bah en fait pas vraiment, je veux faire un duo avec Pauline Croze, et
faire un Rock façon années 70, tu vois? Rien à foutre de le dire (mais tu dois faire ce que t'aimes), je veux être la révélation artistique de l'année 2009, donc le choix musical se doit d'être francisé et c'est un fait. Après, quand je serais une star je partirais vraiment en couille mais là
faut qu'on m'enferme! Enfin, pas encore OK? Please? ... (rires)

STEREOTREE: Message reçu. Autre chose à nous dire?

EMER GEA: Ouais frère, tu as des news sur Britney Spears? Parce que j'ai tous les magasines, Oops, Public et Voici et on parle pas d'elle, donc je m'inquiètes, vu que j'ai pas son number t'as vu, sinon je l'aurais call! C'est relou serieux... (énièmes rires!).

Interview réalisée par Rip Laimbeer

[News] Accusés, levez-vous!

L'axe Detroit/Oxnard est plus fort que jamais. Après le projet Jaylib, le LP "Ode To The Ghetto" ainsi que deux tracks sur l'opus Beat Generation de Madlib à venir sur BBE, on peut dire que Madlib & Guilty Simpson forment une combinaison imparable.

Vous serez donc heureux d'apprendre que sortira à l'automne sur leur label Stones Throw, un projet commun des deux énergumènes, astucieusement titré "O.J. Simpson". Plus de détails bientôt...

12/08/2008

[Clip] Médaille d'Or

"Graduation" sera vraiment l'album aux milles et un clips. Le toujours très actif Kanye West nous délivre donc la vidéo du track "Champion", dans une adéquate thématique olympienne, où une marionette sympa vient le remplacer, parce que bon, c'est qu'il busy le Yeezy... Allez hop, enjoy!

11/08/2008

[News] Isaac Hayes, Rest In Peace...

C'est avec une réelle tristesse que l'on apprend le décès d'Issac Hayes, véritable génie de la soul qui aura marqué le monde avec le score de "Shaft". Le musicien autodidacte nous a donc quitté à l'âge de 65ans, ayant été retrouvé inconscient chez lui par sa femme, son décès ayant ensuite été prononcé à l'hopital où il a été emmené en urgence.

On se souviendra donc de lui pour avoir changé le visage de la soul au sein du label Stax, pour l'incroyable B.O. de "Shaft", mais aussi pour les joyaux que sont "Hot Buttered Soul" ou encore "Black Moses", et pour les plus jeunes générations, pour avoir incarné la voix du Chef dans South Park.

Pas de grand discours. Juste quelques images qui parlent d'elles-même.

09/08/2008

[News] Sous helium...


On avait découvert le beatmaker [d] (du trio Helium Music Group), originaire de Caroline Du Nord, sur "Le Bien Ne Fait Pas De Bruit" du MC français Kwame, album sur lequel on avait pu apprécier les talents du jeune homme, particulièrement à l'aise dans des ambiances "soulquariennes".

Cet automne, nous aurons le plaisir de le découvrir sur un long format, un album de producteur à sortir sur l'excellent label 4Lux et nommé "The Greatest Never ...". Gros casting en prévision puisqu'ont répondu à l'appel des artistes tels que Guilty Simpson, Elzhi, Buff1, Muhsinah, Baatin, Olivier Daysoul ou encore les français de D3CCPT. Inutile de cacher notre enthousiasme, au vu du talent du bonhomme et des noms en présence, on tient sans doute là un des projets les plus excitants de cette fin d'année 2008!

On en reparle bientôt, évidemment, extrait à l'appui!

08/08/2008

[News] Instant classic?

Hé bien, ça y est. La bombe est lachée, Jay-Z (après un "American Gangster" solide mais pas mythique) nous revient une fois de plus, mais cette fois-ci il s'agit ni plu ni moins de "Blueprint 3"! Ce n'est pas une rumeur, Jigga l'ayant lui-même annoncé lors d'un concert de Kanye West qui sera vraisemblablement derrière les manettes de cet opus. Alors bombe mainstream ou déception en vue? Stereotree accorde sa confiance aux deux hommes, et nous jugerons sur pièce, mais en attendant, voici le moment de la révélation (avec un track gouteux)...

07/08/2008

[Clip] Insert Coin!

Décidément, certains squattent les spotlights, mais franchement, ça n'est pas pour nous déplaire!! Quand la dream team CRS (Kanye West, Pharrell Williams & Lupe Fiasco) s'associe à Pusha T des Clipse pour nous concocter un remix pétaradant de l'un des gros hits 2008, j'ai nommé "Everyone Nose", il n'y a pas de quoi bouder son plaisir! Voici donc le clip visuellement excellent, le morceau brisant les nuques des plus inhibés, que demande le peuple? ... Enjoy!!!

01/08/2008

[Chronique] Skillz - The Million Dollar Backpack (2008)

Genre: Hip Hop
Label: Big Kidz Ent./Koch Records
Date de sortie: 2 Juillet 2008
Productions: Questlove, James Poyser, Nottz, Bink, Jake One, DJ Jazzy Jeff, Skillz, Kwame, A Kid Named Cus, Karma, Fusion Unlimited, Khari Ferrari, Usef Dinero.
Featurings: Freeway, Common, Black Thought.

Skillz, alias Mad Skillz pour les plus vieux d'entre nous, est clairement un MC à part. S'il porte rudement bien son nom, le bonhomme n'a jamais réellement percé et se contente de jouer de temps à autre les trublions (on pense à ses "Rap Up" annuels et parodiques). Mais, s'il est aussi un ghostwriter connu (demandez donc à P.Diddy), Skillz n'est en aucun cas un MC à sous-estimer, bien au contraire. Doté d'un flow sans faille, d'un véritable sens de la punchline et d'un certain charisme, c'est donc avec un réel plaisir que nous acceuillons ce "Million Dollar Backpack".

Et soyons clairs d'entrée, nous voilà en face d'un album parfaitement solide. Les bons sons se succèdent, des beats assez efficaces viennent donc épauler la voix aigue de Skillz qui prouve à qui ne le savait pas qu'il est clairement un MC tout-terrain. Parfaitement à l'aise sur un gros banger "Roc-A-Fellien" ("Don't Act Like You Don't Know" avec l'excellent Freeway) ou sur le terrible "Sick" produit par le vétéran Kwame (non, l'autre), il sait aussi se poser (le très bon "So Far So Good" accompagné de Common, ou bien le terrible et jazzy "Hold Tight" produit par le binôme Questlove et James Poyser et épaulé par Black Thought). L'ancien de l'écurie Rawkus prouve qu'il s'adapte à n'importe quel beat avec aisance. Une aisance qu'on retrouve aussi sur les plus convenus mais néanmoins agréables "Where I Been", "My Phone" ou "I'm Gon' Make It". On notera par contre l'excellent "Crazy World" aux cuivres lourds et à l'ambiance très 30's, titre super efficace s'il en est.

Pour en revenir aux textes de Skillz, il est indéniable de constater que l'intéressé reste totalement intestable en matière de métaphores et de punchlines, en attestent des tracks comme "Sick" ("I was sick before the South had hits/sick before you knew how to download something this sick/so sick, and slick with the tongue/sick before ‘Ye and Swizz Beatz knew how to chop them drums."). Mais malgré toutes ces évidentes qualités, on se surprend tout de même à avoir un léger regret concernant cet opus...

En effet, pourquoi Skillz, un personnage qui a tant de recul sur le game et son évolution, n'est t'il pas plus aventureux dans la forme? S'il est évident que l'homme aime à bénir des beats classiques, on aimerait largement l'entendre sur des sonorités plus folles et osées, en adéquation avec l'artiste. Car, soyons clairs, si cet album reste solide et plaisant, il n'est pas non plus un classique potentiel et nous laisse finalement avec cet arrière-pensée dommageable que Skillz est un ghostwriter/punchliner qui n'arrive décidement pas à confirmer pleinement son potentiel... Rendez-vous au prochain "Rap Up"!

[Chronique] Vicelow - Blue Tape (2008)


Genre: Rap français
Label: Blue Babine
Date de sortie: 7 Juillet 2008
Productions: So Fly, Zermyx, Guida.
Featurings: Sly The Mic Buddah, Specta, Jean-Michel Rotin, James Izmad,Tony C.


Evoluant dorénavant tous en solo, les membres du Saïan Supa Crew se rappellent à nous de temps à autre avec des projets plus ou moins intéressants (dans le plus, on pensera notamment aux projets de Sly Johnson). Cet été voit donc le retour sous les spotlights du "noir à lunettes", j'ai nommé Vicelow, avec cette "Blue Tape" inaugurant le label Bluebabine.

Au vu du single clippé assez efficace ("06.18.90.9.7.4.3."), on pouvait s'attendre à une direction musicale totalement electronique et nouvelle, mais finalement ce ne sera pas complètement le cas. En effet, Vicelow garde tout de même cette forte couleur Caraïbes et torride. On pense à "Mister Pom Pom" et son refrain ragga bien lourdeau signé Tony C, à "Angela VS Le Ou Lov" avec l'évident Jean-Michel Rotin ou encore au très salace "Monte Dans La Vago".

Malgré tout, on notera ici et là quelques choix de beats judicieux, on pense notamment à "Bluebabine Part.1 (La Tribu Du Chef Guida Version)" ou au dangereux "Le Mic" avec l'incisif et trop rare Specta qui vient frapper nos tympans avec punch. Sortent aussi du lot le plaisant et plus classique "Passion & Bizz" accompagné de Sly The Mic Buddah (mais qui ne nous gratifiera malheureusement pas d'un refrain soul qui aurait pourtant magnifié le track en question), l'entraînante "Wake Up" et son énergique remix à base de sample de guitares électriques ou encore "Plus Rien Au Sommaire" à la basse synthétique et groovante à souhait.

On passera par contre sur le plus anecdotique "Ferme-La" avec le médiocre James Izmad et son flow d'une banalité à toute épreuve. En parlant de flow, évoquons donc plus précisemment Vicelow et ses skills derrière le micro. Doté d'une voix incroyable et charismatique, Vicelow est tout de même un MC relativement flegmatique dans le flow et peu porté sur la technique et les rimes complexes, ce qui ne l'empêche pas de capter son auditeur! Niveau thèmes abordés, nous sommes ici dans une tape et non un réel album, donc l'abondance d'egotrips ou de tracks pour les filles ne pose pas problème. Il en ressort tout de même l'impression d'un MC vétéran qui n'appartient plus réellement à un Hip Hop français de plus en plus décadent...

Alors, au vu de cette tape sympathique et au-dessus des sorties rap français mais pas assez surprenante, qu'attendre d'un éventuel futur projet solo? Peut-être souhaiterait-on que l'homme Vicelow aille encore plus loin dans le choix de ses beats et pourquoi pas fasse d'éventuelles tentatives chantées... On se retrouve donc pour l'album "Bluebabine" afin de juger sur pièce!

[News] Pour l'amour du jeu!

L'arrivé imminente des J.O de Pékin aurait-elle poussée le très bon label japonais Jazzy Sport a enfin mouiller un peu le maillot? Quoiqu'il en soit, voici pour notre plus grand plaisir la suite de l'excellente compilation "Pound For Pound", sortie l'année dernière.


Au programme de ce "Jazzy Sport Top Team: Pound For Pound 2", les habituels cadors du label sont présents, comme DJ Mitsu, Gagle, Grooveman Spot, ou Jazztronik. Auquels viennent s'ajouter des nouvelles têtes à suivre de près, comme Ras-G (compère de Flying Lotus au sein du label Brainfeeder), Budamunky (qui signe ici un très bon track, "Wednesday", avec Blu et Ta'raach) ou Super Smoky Soul.

Avis aux amateurs d'import, donc, car aucune sortie officielle sur le territoire européen n'est prévue pour le moment.