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24/02/2009

[Chronique] Prefuse 73 - Everything She Touched Turned Ampexian (2009)

Genre: Abstract Hip Hop
Label: WARP
Date de sortie: 14 Avril 2009
Production: Prefuse 73, Dimlite
Featurings: /

Même si ses deux premiers albums font figures d’indétrônables classiques de la fusion hip hop/electro ("Vocal Studies and Uprock Narratives" et "One World Extinguisher", tous deux sortis chez Warp), il est dur, à priori, d’attendre à l’heure actuelle quelque chose du génial Prefuse 73. La faute à un manque d’inspiration chronique et une redondance agaçante dans les textures sonores employées. Même si, G.Scott Herren, son nom à la ville, a su démontrer une versatilité bienvenue et un amour pour des styles de musiques variés comme la folk (avec son projet Savath&Savalas, entre autre) ou l’ambiant (sur son dernier album en date, "Preparations/Ensembles",qui proposait un deuxième CD acoustique). Et, c’est plus vers cette direction aérienne et cinématographique que se dirige le beatmaker sur cet étrange nouvel album, au titre par ailleurs assez mystérieux, "Everything She Touched Turned Ampexian".

Conçu comme une beat tape rescapée d’une étrange tribulation galactique, avec une trentaine de morceaux excédant rarement les deux minutes, ce LP rassure clairement sur l’actuelle capacité du bonhomme à évoluer musicalement. Les beats y étant nettement plus torturés et consistants qu’à l’habitude, malgré leur courte durée, détail qui renforce par ailleurs indéniablement leurs attraits.

On traverse ainsi une sorte de paysage sonore au couleurs ternes et verdâtres, habité par des rythmes irréguliers, des samples cutés, des voix étranges et des synthés aériens. Le tout s’écoute d’une traite, et l’on parvient sans mal à y trouver ça et là bon nombre de perles, tel que "Foutains Of Spring", fascinante et mélodieuse ballade électronique filtrée à l’extrême, "Whipream Eye Patch", "Yuletide", "Rubbers Stern"ou "Regato" et sa douce mélodie folk, où Prefuse synthétise parfaitement et comme rarement ses diverses inspirations musicales. Sans hélas éviter la redite sur quelques morceaux moyens et dispensables, qui n’enlèvent cependant rien à l’intérêt global de cet opus. On y croisera également le mésestimé beatmaker Dimlite, déscendant direct du style prefusien, au détour d’un beat assez perché, la mélodieuse et entêtante "No Light Still Rocks".

A l’heure où la relève made in Warp (Flying Lotus, Hudson Mohawke et compagnie...) renouvelle le genre avec brio, on peut dire, sans s’étendre outre mesure, que cet "Everything She Touched Turned Ampexian" s'avère être un court mais passionnant voyage au travers d’un esprit créatif et mature que l’on ne croyait plus aussi fertile.

1 commentaire:

benoit a dit…

album asses décevant pour ma part, sans surprise, voire chiant sur la longueur.