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20/05/2013

[Chronique] Daft Punk - Random Access Memories (2013)





Genre: Musiques Robotiques
Label: Columbia
Date de sortie: Mai 2013
Productions: Daft Punk
Featurings: Neil Rogers, Pharrell, Paul Williams, Giorgo Moroder, Todd Edwards, Panda Bear, Gonzales & Julian Casablancas. 

Pour tenter d'analyser "Random Access Memories", quatrième album des Daft Punk (sans compter leur paresseuse B.O pour Tron Legacy) attendu fiévreusement par une grande partie de la planète, il faut d'abord comprendre la massive et redoutable campagne promotionnelle faite en amont. Cette dernière, faite à base de mini teasers malicieux et autres vidéos grandiloquentes à la gloire des deux français et de leurs invités (dont nous parlerons plus loin), annonçait clairement un album studio stricto-sensu d'envergure, faisant la part belle aux principales références du duo, du Funk 80's à la Disco Italienne en passant par la Pop Californienne. Le tout, réalisé sans (presque) aucun sample et avec des musiciens (dont Omar Hakim, ancien collaborateur de Quincy Jones) . 

Au vue du premier single (l'efficace et addictif "Get Lucky", encore plus convaincant dans sa version longue)  chanté (mollement) par Pharrell et co-produit par le légendaire Neil Rogers , on s'attendait donc à une avalanche de rythmiques racées et une tonne de gimmicks catchy. Mais, en vérité, c'est bien plus que cela. 
Toujours maîtres dans l'art de surgir là où on ne les attend pas, et avec un sens de l'épure qui force le respect, Bangalter et Homem-Cristo délivrent un opus rempli de ballades robotiques redoutables et de chansons d'amour groovy. "The Game Of Love", "Instant Crush", "Within" (avec le génial canadien Gonzales au piano) ou "Beyond" (dotée d'une intro épique) sont ainsi de véritables petites perles vocodées pleines d'émotion et de naïveté. 
On est tout de même invité à remuer de temps en temps, notamment sur l'excellente "Loose Yourself To Dance", simple et monstrueusement catchy. Idem pour l'introductive et orchestrale "Give Life Back To Music". Sans oublier "Fragments Of Time", chantée par le mythique producteur de U.K Garage Todd Edwards, et qui sent bon le soleil californien. 
On trouve également des morceaux plus osés, voir déconcertants, comme ce long tribute en l'honneur du pape de la Disco futuriste Giorgo Moroder, "Giorgo By Moroder", malin et touchant mais qui s'enlise sur les dernières minutes dans un amas de batteries et de synthés un peu louche. "Touch", chantée par Paul Williams, superbe et longue partition cinématographique brillamment composée. "Do It Right", absolue pépite, où le chanteur de Animal Collective, Panda Bear, expose tous ses talents sur une production hautement futuriste, épurée et entêtante. L'ambiante et cosmique "Motherboard". Ou encore "Contact", co-produite par DJ Falcon, qui, malgré son sample fantastique du groupe de The Sherbs, se perd dans des sonorités Free Jazz ronflantes. 

Les Daft Punk, en artistes libres, ont ainsi pris le partie de faire un disque mature, à l'ancienne, qui se savoure sur la longueur, à l'heure du MP3 et de la consommation éclaire, dont nous somme bien évidemment tous clients. Loin de la Techno et de la Dance Music (genre qu'ils ont par ailleurs rodé comme personne) et plus proche du Funk, de la Soul et de la Pop. Concept anachronique et critiquable en substance, mais en l'occurrence extrêmement bien ficelé et exécuté. 

Conspué en abondance sur les Internets, en partie à cause de sa démarche rétro ( pourtant annoncée à l'avance...) et par l'immense attente qu"il a suscité, "R.A.M" n'est certes pas exempt de défauts, parfois trop propret et fragmenté, mais parfaitement dans la continuité des travaux du duo. C'est aussi et surtout un magnifique album remarquablement bien produit, qui saura montrer ses (très) nombreuses qualités au fil du temps, à qui veut bien les entendre.

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